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Un vent de grève souffle sur l'Europe

Des quais bondés sans métro: l'histoire se répète à Paris
Des quais bondés sans métro: l'histoire se répète à Paris
Un nouvelle grève a commencé mardi soir en France dans les transports, le pays se préparant à affronter plusieurs journées de chaos avec ce mouvement de protestation contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Les cheminots ont commencé à cesser le travail mardi soir, et
seront rejoints mercredi par les conducteurs du métro parisien,
ainsi que par les gaziers et électriciens. Dans les transports,
déjà quasiment paralysés lors d'une première journée de grève le 18
octobre, le mouvement est reconductible, laissant planer la menace
de plusieurs jours de chaos.

Trafic "quasi nul"

Le ministre du Travail Xavier Bertrand a prévenu que les usagers
des transports devaient se préparer à "une journée de galère"
mercredi, "et peut-être d'autres jours encore". Selon les
prévisions de trafic de la compagnie des chemins de fer SNCF, seuls
quelque 90 Trains à grande vitesse (TGV) sur 700 devraient rouler
mercredi sur le réseau national, et très peu de trains en régions,
banlieues et région parisienne.



Le trafic restera "très perturbé" jeudi et "très probablement
encore pour le week-end", a mis en garde la SNCF, qui a en revanche
prévu "un service normal" mercredi pour les trains européens
Eurostar et Thalys. La direction du métro parisien a annoncé de son
côté un trafic "quasi nul". Corollaire de cette grève, la
circulation automobile devrait également être difficile autour des
grandes villes.

Le gouvernement ne lâche rien

Au coeur du mouvement, la réforme des régimes spéciaux de
retraite, qui prévoit le rallongement de la durée de cotisation de
37,5 à 40 ans pour toucher une retraite complète, et qui concerne
500'000 personnes face à 18 millions de salariés du secteur
privé.



Cette réforme est présentée par le président Nicolas Sarkozy comme
emblématique de sa volonté de "rupture", et le chef de l'Etat, élu
il y a six mois, a réitéré à maintes reprises qu'il ne cèderait pas
et "irait au bout". "Rien ne me détournera de mon objectif", a-t-il
encore affirmé mardi devant le Parlement européen à
Strasbourg.



Après avoir reçu mardi soir les dirigeants de la SNCF (chemins de
fer), de la RATP (transports parisiens), d'EDF (électricité) et de
GDF (gaz), Nicolas Sarkozy a émis le souhait que "les négociations
s'ouvrent rapidement entre les directions des entreprises et les
organisations syndicales sur l'ensemble des mesures proposées dans
l'intérêt des salariés pour accompagner la réforme des régimes
spéciaux".

La gauche accuse

Peu avant, le syndicat majoritaire dans les transports, la CGT
avait accepté lors d'une rencontre avec le ministre du Travail,
Xavier Bertrand, le principe de négociations dans les entreprises
mêmes, et non pas au niveau national, selon Xavier Bertrand. Le
Premier ministre François Fillon a annoncé avoir demandé au
ministre de recevoir les représentants des autres syndicats pendant
la nuit de mardi à mercredi "pour recueillir leurs propositions"
sur la réforme.



Le numéro un du Parti socialiste (PS), François Hollande, a accusé
le gouvernement de mener les réformes avec "l'arbitraire et
l'autoritarisme", "sans aucune concertation, sans aucun dialogue",
évoquant un "grave et profond malaise social" en France.



Les fonctionnaires seront en grève le 20, les magistrats seront
mobilisés le 29, et depuis plusieurs jours un mouvement de
contestation s'étend dans les universités, où une quinzaine de
facultés sont bloquées. Mais dans cette épreuve de force, le
pouvoir mise sur le soutien de l'opinion, 59% des Français se
situant dans le camp du chef de l'Etat à propos des mouvements
sociaux, selon un sondage publié mardi par le quotidien de gauche
«Libération».



agences/sun

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L'Allemagne se prépare à la paralysie

En Allemagne, Le conflit dans le transport ferroviaire est à son tour monté d'un cran mardi avec l'appel par le syndicat des conducteurs GDL à une grève généralisée de deux jours et la menace de paralyser de façon illimitée le trafic à l'avenir.

Il s'agit du dernier épisode en date d'un bras de fer qui dure depuis des semaines et qui a déjà occasionné cinq mouvements de grèves, toujours plus durs.

Cette fois, le petit syndicat, largement minoritaire parmi les 134'000 salariés allemands de la compagnie publique des chemins de fer Deutsche Bahn, mais hégémonique parmi les conducteurs de train avec 80% de syndiqués, a choisi de toucher en même temps le fret et le transport de passagers.

Jusque-là, il avait appelé à cesser le travail dans le trafic ferroviaire régional. Puis à la faveur d'une décision de justice, il a été autorisé à élargir le mouvement.

A partir de mercredi 11h00 GMT, GDL appelle donc à la grève dans le fret, avant l'élargissement du mouvement à l'ensemble du transport de passagers, dans la nuit de mercredi à jeudi.

La Suisse touchée

La grève qui doit débuter mardi soir en France à la SNCF a aussi des répercussions en Suisse.

Assurées à partir de Bâle, les liaisons TGV avec Paris sont supprimées au départ de Berne et Lausanne. De Genève, seuls trois TGV sur sept circulent.

Quant à la grève prévue en Allemagne, elle ne devrait pas avoir de répercussions sur les ICE et les EC en liaison avec la Suisse.

Les CFF recommandent toutefois aux voyageurs de se renseigner avant leur départ.