L'opposante, qui s'est réfugiée en Lituanie après avoir contesté la victoire revendiquée par Alexandre Loukachenko, s'exprimait dans un message vidéo devant le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU à l'occasion d'un débat demandé en début de semaine par l'Union européenne.
"La situation en Biélorussie exige une attention internationale immédiate. Des manifestants pacifiques sont détenus illégalement, battus et violés. Certains d'entre eux ont été retrouvés morts", a déclaré Svetlana Tikhanovskaïa.
"Force considérable"
La réélection d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, pour un sixième mandat en août, officiellement avec 80% des voix, a déclenché un mouvement de protestation sans précédent dans le pays et une répression policière brutale.
"L'ampleur et la brutalité de la force considérable utilisée par le régime violent clairement toutes les normes internationales et la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par les Nations unies et la Biélorussie", a affirmé Svetlana Tikhanovskaïa.
Cette semaine, Bruxelles a réclamé "une enquête approfondie" concernant les allégations d'abus contre les manifestants dans les lieux de détention, et l'ONG Human Rights Watch a appelé le CDH à ouvrir une enquête "sans tarder".
Frontières toujours ouvertes
Les frontières de la Biélorussie restaient ouvertes vendredi, au lendemain de la déclaration d'Alexandre Loukachenko annonçant leur fermeture et une possible "guerre" avec les pays limitrophes, accusés de soutenir la contestation qui le vise.
Le service des gardes-frontière biélorusse a annoncé sur sa chaîne Telegram que "le contrôle est renforcé" et que des "renforts tactiques ont été déployés". Mais les "points de contrôle procèdent aux entrées et aux sorties" du pays.
Jeudi, Alexandre Loukachenko avait, devant un forum de femmes, annoncé la mobilisation de la "moitié" de l'armée aux frontières de la Lituanie, de la Lettonie, de la Pologne et de l'Ukraine et leur fermeture, en raison de la menace d'une "guerre chaude".
ats/gma