Ce camp, pouvant accueillir 8000 à 10'000 personnes selon les autorités, a été installé à la hâte dans un ancien champ de tir à trois kilomètres du port de Mytilène, chef-lieu de l'île.
Six jeunes demandeurs d'asile afghans sont accusés d'avoir mis le feu au camp de la Moria, dont quatre doivent témoigner samedi devant le juge d'instruction.
Après avoir campé pour de nombreux jours à bord de la route reliant Moria à Mytilène, sur l'asphalte, dans des bâtiments abandonnés ou dans des champs, les demandeurs d'asile chassés de Moria, ont commencé à entrer dans ce nouveau camp ces derniers jours après une opération policière visant à vider les routes.
Mais beaucoup d'entre eux ont peur de s'y retrouver de nouveau bloqués dans des conditions difficiles comme à Moria où ils attendaient depuis des mois, certains des années, leur transfert vers la Grèce continentale.
Solution provisoire
Une opération de police jeudi, et les menaces de ne pas traiter les demandes d'asile des récalcitrants, ont poussé plusieurs milliers de réfugiés à entrer dans le nouveau camp.
Le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu'il soutenait ce nouveau camp "comme solution provisoire", mais a mis en garde contre toute pérennisation d'une installation d'urgence. "Les autorités grecques doivent clarifier" le futur de ce site, écrit l'agence onusienne.
Tests Covid à l'entrée
Tout demandeur d'asile est soumis à un test Covid-19 à l'entrée du camp. Jusqu'ici, 214 cas du nouveau coronavirus ont été détectés, selon le ministère des Migrations.
Les camps des migrants à travers le pays sont confinés depuis la mi-mars pour cause du Covid-19. Le HCR et des ONG ne cessent de protester pour cette mesure alors que le déconfinement dans le reste du pays avait commencé début mai.
Le premier grand incendie à Moria, la nuit du 8 à 9 septembre, a eu lieu au lendemain de l'identification d'un groupe de 35 personnes positives au Covid-19.
ats/jfe
"Solidarité obligatoire" dans l'UE
La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, qui présente mercredi une réforme très attendue de la politique d'asile, plaide pour un "mécanisme de solidarité obligatoire" entre tous les pays de l'UE en cas de "pression" migratoire.
"Ce doit être obligatoire, tous les Etats membres doivent aider quand il y a une situation où un Etat membre est sous pression, lorsqu'il y a beaucoup de gens qui ont besoin de protection", a déclaré samedi la commissaire suédoise.
L'UE fait face à l'hostilité persistante de certains pays à accueillir des demandeurs d'asile et l'échec du système provisoire de quotas de répartition qui avait été décidé lors de la crise migratoire de 2015.