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"Attribuez ce siège", le cri des supporters de Trump pour la Cour suprême

Donald Trump veut rapidement une candidate pour succéder Ruth Bader Ginsburg, la juge de la Cour suprême.
Donald Trump veut rapidement une candidate pour succéder Ruth Bader Ginsburg, la juge de la Cour suprême. / 12h45 / 1 min. / le 20 septembre 2020
Donald Trump affinait dimanche le choix du successeur de Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême. Il est décidé à ancrer cette institution dans le camp conservateur avant la présidentielle.

La campagne s'est considérablement durcie depuis la mort de la magistrate et icône progressiste, vendredi, en raison des énormes enjeux pour l'avenir du pays.

>> Lire : Apre bataille politique aux Etats-Unis après le décès de la juge Ruth Bader Ginsburg

Le président républicain, qui espère décrocher un second mandat le 3 novembre, a annoncé dès le lendemain de son décès qu'il nommerait "très vite" un nouveau juge. "Ce sera une femme très talentueuse, très brillante", a-t-il promis lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord.

"Attribuez ce siège", ont scandé ses partisans, galvanisés à la perspective d'avoir une nette majorité de juges à la Cour suprême partageant leurs valeurs sur l'avortement, le droit à porter des armes ou encore les libertés religieuses.

Deux femmes pressenties

Déjà pressentie pour un précédent poste à la Cour suprême, Amy Coney Barrett, fait figure de favorite. Cette juriste de 48 ans a une longue carrière académique dans une université catholique, mais une expérience de juge plus limitée. Elle est réputée pour ses articles de doctrine juridique, dans lesquels elle professe des opinions largement influencées, selon ses détracteurs, par ses valeurs religieuses traditionalistes.

Une magistrate d'origine cubaine Barbara Lagoa, 52 ans, semble également bien placée. Ancienne juge à la Cour suprême de Floride, elle exerce aujourd'hui dans une cour d'appel fédérale à Atlanta. Elle présente l'avantage de venir d'un Etat-clé, susceptible de peser sur le résultat de la présidentielle.

Les républicains devront être soudés

Une fois que Donald Trump aura fait connaître son choix, il reviendra au Sénat, où les républicains ont une majorité de 53 élus sur 100, de le confirmer. Leur chef Mitch McConnell a déjà dit qu'il organiserait un vote, même s'il avait refusé de le faire pour un candidat présenté par le président démocrate Barack Obama en 2016, au motif que le scrutin était trop proche.

Si quatre républicains font défection, le candidat de Donald Trump sera bloqué.

"Par honnêteté envers le peuple américain", la sénatrice républicaine modérée du Maine Susan Collins, qui mène une campagne difficile, a déjà pris ses distances avec son parti. Pour elle, le Sénat ne doit pas confirmer un nouveau juge avant le scrutin. Et la sénatrice républicaine d'Alaska, Lisa Murkowski, a déclaré dimanche qu'elle ne voterait pas pour nommer un juge à la Cour suprême des Etats-Unis avant la présidentielle du 3 novembre.

ats/cab

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Avortement, droit de vote et pouvoirs du président

La Cour suprême est la plus haute instance judiciaire américaine dont la mission première est de veiller à la constitutionnalité des lois. Elle joue un rôle crucial en tranchant les importants débats de société aux Etats-Unis.

Ses arrêts marquent la norme juridique, notamment sur des questions sensibles: avortement, mariage homosexuel, discriminations raciales, peine de mort, libertés religieuses, controverses électorales, port d'arme, droit de vote ou pouvoirs du président.

Pour saisir la Cour suprême, un plaignant doit déposer une requête mettant en cause la constitutionnalité d'une décision émanant d'une juridiction inférieure. Les neuf sages sont souverains pour décider quelles affaires ils examinent. Sur des milliers de requêtes déposées chaque année, la cour se saisit seulement d'environ 80 dossiers.