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Bain de foule agricole pour Nicolas Sarkozy

Salon de l'agriculture: Sarkozy ou la difficulté de succéder à Chirac.
Salon de l'agriculture: Sarkozy ou la difficulté de succéder à Chirac.
Nicolas Sarkozy a inauguré le Salon de l'agriculture samedi. Le président s'est engagé à défendre les agriculteurs et a annoncé que la France est candidate à l'inscription de sa gastronomie au patrimoine de l'UNESCO.

Pour sa première visite, Nicolas Sarkozy a effectué un passage
éclair au 45e Salon international de l'agriculture, rompant avec le
bain de foule qu'avait l'habitude de prendre Jacques Chirac chaque
année.

Protégé par un service d'ordre pléthorique, le chef de l'Etat
n'a mis que deux heures pour traverser le salon dans une bousculade
indescriptible, soit deux fois moins de temps que son prédécesseur,
qui y avait consacré plus de quatre heures lors de sa dernière
visite, engloutissant sur son passage tous les produits proposés
par les exposants.

Accueil mitigé

En chute libre dans les sondages, Nicolas Sarkozy a reçu un
accueil mitigé: un mélange d'applaudissements et de huées l'a salué
lorsqu'il a pris l'escalier mécanique entre les halls 1 et 2.
Attendu mardi au salon de la Porte de Versailles, Jacques Chirac
devrait assurément recevoir un accueil plus chaleureux.



Le pire s'est produit quand un homme a crié "Ah non, me touche
pas, tu me salis", quand le président voulait lui serrer la main.
Déjà énervé et bousculé, Nicolas Sarkozy lui a lancé "pauvre con , va!" à un homme qui a refusé de lui
serrer la main. Une déclaration qui s'est vite répandue comme une
traînée de poudre sur internet.



Autre changement dans le rituel des visites présidentielles, le
locataire de l'Elysée a prononcé un discours-programme devant
plusieurs centaines de responsables agricoles réunis sur le ring où
sont présentés les animaux au public.

Agriculture de production

"Les agriculteurs de France, on les a souvent flattés, souvent à
la veille des élections. Moi, ce que je veux, c'est obtenir des
résultats", a lancé Nicolas Sarkozy. "Si on laisse mourir nos
campagnes, le désastre de nos campagnes aujourd'hui sera le drame
de nos villes demain", a-t-il ajouté.



Reprenant son discours électoral, le président a réaffirmé sa
volonté de bâtir "une agriculture de production, où chaque
agriculteur puisse vivre dignement de son travail" alors que le
contexte actuel de flambée des cours des matières premières
bénéficie à une partie des producteurs.



Dans cet esprit, le chef de l'Etat a tenu un discours offensif sur
les négociations à l'Organisation mondiale du commerce. Alors que
le cycle de Doha est au point mort, il a demandé que les
négociations "repartent sur des bases saines et des objectifs
clarifiés". Mais il a prévenu que la France "s'opposera fermement à
tout accord qui sacrifierait les intérêts de l'agriculture
française et européenne".

Refondation de la PAC

Au passage, il a noté que l'absence d'accord commercial n'avait
pas empêché la croissance mondiale ces dernières années. Nicolas
Sarkozy a présenté sa méthode pour la "rénovation" de la PAC, une
des priorités de la présidence française de l'Union européenne au
second semestre.



Dans ce cadre, il a proposé de conclure à partir du 1er juillet le
"bilan de santé" de la PAC. Cette refondation se ferait "avec le
double objectif d'une meilleur gestion des risques climatiques,
sanitaires et économiques et du maintien de l'activité de
production dans les territoires fragiles".



agences/boi

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La cuisine française au patrimoine de l'UNESCO?

Au Salon de l'agriculture, Nicolas Sarkozy a annoncé que la France déposera dès 2009 une demande de classement de sa gastronomie au patrimoine mondial de l'UNESCO.

"L'agriculture et les métiers qui la façonnent sont à l'origine de la diversité gastronomique de notre pays", a souligné le chef de l'Etat.

"Nous avons la meilleure gastronomie du monde", a-t-il ajouté.

L'idée avait déjà été lancée fin 2006 par un groupe de gastronomes et de chefs convaincus que "la cuisine, c'est de la culture".

Le comité de soutien a recueilli 300 à 400 signatures de chefs, parmi lesquels de nombreuses célébrités comme Paul Bocuse, Alain Ducasse et Pierre Troisgros.

"On peut parler de cuisine dans plusieurs pays de la planète", mais la France «est le seul pays où on a une telle diversité et de telles possibilités de transformation des produits des artisans de la terre et de la mer», juge le chef Guy Savoy, l'un des initiateurs du projet.

Pour l'instant, aucune gastronomie n'a été inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité.

En 2005, l'Unesco avait rejeté une demande en ce sens du Mexique, pays qui possède également une tradition culinaire particulièrement riche.

Accueil prudent

Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont été accueillies avec une satisfaction prudente du monde agricole.

"C'est un discours encourageant et mobilisateur pour les agriculteurs, mais comme l'a dit lui-même le président, les paroles c'est une chose, les actes c'est autre chose", a commenté le président de la FNSEA, principal syndicat agricole français.