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Manifestation contre l'investiture surprise d'Alexandre Loukachenko dispersée

La police biélorusse a dispersé une manifestation de l'opposition à Minsk. [Keystone - EPA/STR]
La police biélorusse a dispersé une manifestation de l'opposition à Minsk. - [Keystone - EPA/STR]
La police biélorusse a dispersé mercredi une manifestation de l'opposition à Minsk contre la prestation de serment inattendue du président Alexandre Loukachenko, confronté à un mouvement de contestation historique.

Selon des correspondants de l'AFP, jusqu'à 5000 personnes ont défilé dans la soirée contre le chef d'Etat sur l'avenue des Vainqueurs, dans le centre de la capitale biélorusse.

Des canons à eau sont ensuite entrés en action et des policiers antiémeutes encagoulés ont procédé à des dizaines d'arrestations. Au moins deux personnes ont été blessés par des coups de matraque, selon des témoins interrogés par l'AFP. Du gaz lacrymogène a également été utilisé.

L'ONG de défense des droits humains Viasna a recensé au moins 33 interpellations.

De nombreux protestataires portaient de fausses couronnes en carton sur la tête, dans une allusion à la prestation de serment du président Loukachenko.

"Nous ne t'avons pas choisi !", "Tu n'a pas pris tes fonctions, tu es juste devenu complètement sénile !", pouvait-on lire sur des affiches portées par des protestataires.

Cérémonie secrète

Fait exceptionnel, la cérémonie d'investiture d'Alexandre Loukachenko n'a été annoncée mercredi qu'une fois terminée, par l'agence de presse d'Etat Belta puis la présidence.

"Alexandre Loukachenko a prononcé le serment en langue biélorusse, après quoi il a signé l'acte de prestation de serment puis la présidente de la Commission électorale (...) lui a remis le certificat de président de la république biélorusse", a indiqué Belta.

"Cette prétendue investiture est évidemment une farce", a dénoncé Svetlana Tikhanovskaïa, la principale rivale d'Alexandre Loukachenko, qui s'est exilée en Lituanie et qui a une nouvelle fois revendiqué sa victoire à la présidentielle d'août.

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Pas de légitimité

Les Etats-Unis "ne peuvent pas considérer Alexandre Loukachenko comme le président légitimement élu de la Biélorussie", a déclaré mercredi le département d'Etat américain.

"Les élections du 9 août n'étaient ni libres ni justes. Les résultats annoncés étaient truqués et ne confèrent aucune légitimité", a affirmé un porte-parole de la diplomatie américaine.

Le gouvernement allemand a quant à lui jugé que "le secret" entourant la cérémonie d'investiture était "révélateur" des faiblesses du régime et que faute de "légitimité démocratique", Berlin ne reconnaissait pas la réélection d'Alexandre Loukachenko.

Le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, a aussi affirmé ne pas reconnaître la réélection d'Alexandre Loukachenko.

Les contestations continuent

Alexandre Loukachenko est confronté depuis la présidentielle du 9 août à une contestation inédite, des dizaines de milliers de personnes sortant notamment dans la rue chaque dimanche à Minsk pour dénoncer sa réélection jugée frauduleuse, et cela malgré la répression du mouvement.

Les premiers jours, les manifestations ont été réprimées très violemment et des milliers de personnes ont été arrêtées.

Alexandre Loukachenko, qui accuse les Occidentaux d'avoir fomenté la protestation, a promis une vague réforme constitutionnelle pour répondre à cette crise politique mais il a exclu tout dialogue avec les détracteurs du régime qu'il pilote depuis 1994.

agences/clo/lan

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