La cérémonie a été célébrée par le représentant du pape, le
cardinal José Saraiva Martins.
La célébration a commencé par la lecture de la longue liste des
noms des «martyrs», qui comprend deux évêques, 24 prêtres, 462
religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs. Ces
catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936
ou 1937, pour la plupart au début des affrontements qui déchirèrent
l'Espagne après le soulèvement des "nationalistes" du général
Francisco Franco contre le gouvernement de Front populaire.
La quasi-totalité des évêques espagnols ont fait le voyage de Rome
pour participer à la messe de béatification. Mais l'assistance
était beaucoup moins importante que celle qui avait été
initialement annoncée: l'Eglise d'Espagne avait avancé début
octobre le chiffre d'un million de personnes.
Plus importante béatification de masse
Cette béatification de masse, la plus importante de l'histoire
de l'Eglise catholique, a provoqué une polémique dans les médias de
gauche alors que le gouvernement de Madrid s'apprête à faire
adopter par le parlement une loi réhabilitant la mémoire des
victimes du franquisme.
Plusieurs milliers de religieux et religieuses espagnols, selon
les historiens, ont été tués par des sympathisants républicains, où
le courant anticlérical était puissant, avant et pendant la guerre
civile (1936-1939) qui fit plus de 500'000 morts dans les deux
camps. Après leur défaite, 50'000 Républicains ont été exécutés par
les forces nationalistes et des dizaines de milliers d'autres ont
été incarcérés. L'Eglise catholique a été un des piliers du régime
franquiste jusqu'à sa disparition en 1975.
agences/hof
Benoît XVI appelle à la réconciliation
Benoît XVI a appelé dimanche les catholiques espagnols à travailler à la "réconciliation". Il a rendu hommage aux martyrs, "ces témoins héroïques de la foi qui, motivés exclusivement par l'amour du Christ, ont payé de leur sang leur fidélité au Christ et à son Eglise".
Le pape n'a fait aucune allusion aux circonstances historiques de la mort de ces 498 catholiques, prêtres, religieux et laïcs, durant les affrontements meurtriers de la guerre civile espagnole.
Controverse
En Espagne, certaines voix s'élèvent pour s'interroger sur le calendrier de cette béatification de masse, qui intervient à deux jours de l'examen aux Cortes d'une loi réhabilitant les victimes de la guerre civile et de la dictature.
Le texte de la "loi de mémoire historique" mentionne les personnes persécutées pour leurs convictions religieuses, mais il constitue avant tout une condamnation officielle du franquisme.
Certains estiment que le Vatican a cherché à faire, à travers la cérémonie de dimanche, un geste politique pour manifester son mécontentement face à cette loi. Le Saint-Siège explique que la cérémonie a été organisée ce dimanche parce que Benoît XVI a signé les derniers décrets il y a deux mois seulement.