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Donald Trump hué lors de son hommage à la juge Ruth Bader Ginsburg

Portant un masque noir, Donald Trump a marqué, sous les huées, un moment de silence face à dépouille progressiste de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg. [getty images/afp - Alex Brandon-Pool]
Donald Trump hue lors de son hommage a la juge Ruth Bader Ginsburg / L'actu en vidéo / 50 sec. / le 24 septembre 2020
Le président américain Donald Trump s'est recueilli jeudi devant le cercueil de la juge progressiste de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg, provoquant des huées et quelques cris de protestation.

Portant un masque noir, accompagné de sa femme Melania, le locataire de la Maison Blanche a marqué, sous les huées, un moment de silence face à dépouille de l'icône féministe décédée vendredi des suites d'un cancer à l'âge de 87 ans, après avoir siégé pendant 27 ans à la Cour suprême.

La démarche est d'autant plus singulière que le milliardaire républicain, qui n'a jamais endossé les habits de rassembleur depuis son arrivée à la Maison Blanche, est peu coutumier des hommages aux personnalités n'étant pas de son bord politique.

En rupture avec une tradition solidement établie au sein de la vénérable cour, la juge avait, durant la campagne de 2016, exprimé publiquement ses préférences politiques. Lors d'une interview, la doyenne de la Cour, nommée par le président Bill Clinton, avait notamment qualifié le candidat républicain d'"imposteur", avant de s'en excuser.

Climat de tension

Après quelques secondes de silence, des personnes présentes sur place ont manifesté leur colère. Si la foule n'était pas très importante, la scène témoigne du climat de tension régnant à Washington.

"Honorez son souhait", ont lancé certains dans une référence à la dernière volonté de la doyenne de la Cour Suprême qui ne voulait pas être remplacée avant l'investiture d'un nouveau président en janvier. "Mon voeu le plus cher est de ne pas être remplacée tant qu'un nouveau président n'aura pas prêté serment", a confié la juge de 87 ans, quelques jours avant sa mort, à sa petite-fille Clara Spera.

Donald Trump a mis en doute cette semaine les déclarations de le petite-fille de Ruth Bader Ginsburg, ironisant sur le fait que cela ressemblait à un communiqué rédigé par la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

Cinq candidates à sa succession

Deux jours après s'être recueilli, le président républicain enclenchera le processus de succession de Ruth Bader Ginsburg: il doit annoncer samedi après-midi, depuis la Maison Blanche, le nom de la juge qu'il souhaite nommer à ce poste influent. Cinq femmes, dont la magistrate Amy Coney Barrett, coqueluche des milieux religieux, et une juge conservatrice d'origine cubaine, Barbara Lagoa, ont été présélectionnées.

A 40 jours de l'élection, les sénateurs républicains entendent se dépêcher pour confirmer le choix du président. Ils détiennent la majorité au Sénat, malgré la défection de deux élues qui estiment préférable d'attendre l'élection de novembre.

Le président américain Donald Trump refuse de s'engager à un transfert pacifique du pouvoir.
Le président américain Donald Trump refuse de s'engager à un transfert pacifique du pouvoir. / 19h30 / 2 min. / le 24 septembre 2020

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Le chef des républicains au Sénat promet une "transition en bon ordre" à la Maison Blanche

Suite au refus de Trump de s'engager à transmettre pacifiquement le pouvoir si son rival Joe Biden l'emportait lors de la présidentielle américaine du 3 novembre, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, s'est senti obligé de réaffirmer aux Américains que le résultat du scrutin serait respecté.

Il a promis jeudi une "transition en bon ordre" après l'élection présidentielle du 3 novembre, en réponse à Donald Trump. "Le vainqueur de l'élection du 3 novembre sera investi le 20 janvier" comme prévu, a tweeté Mitch McConnell, un allié du président républicain. "Il y aura une transition en bon ordre comme tous les quatre ans depuis 1792", date de la deuxième élection présidentielle des Etats-Unis avec un mandat de quatre ans, a-t-il insisté.

Nancy Pelosi scandalisée

Sa grande ennemie, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, s'est, elle, scandalisée.

Il faut "lui rappeler: 'vous n'êtes pas en Corée du Nord, vous n'êtes pas en Turquie, vous n'êtes pas en Russie M. le président. Et d'ailleurs, vous n'êtes pas en Arabie saoudite. Vous êtes aux Etats-Unis d'Amérique. Nous sommes une démocratie", a-t-elle martelé en conférence de presse.