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Arche de Zoé: transfert général à N'Djamena

Les hôtesses de l'air devraient bénéficier d'une liberté provisoire
Les hôtesses de l'air devraient bénéficier d'une liberté provisoire
Les dix-sept Européens et quatre Tchadiens poursuivis pour la tentative de transport de 103 enfants du Tchad vers la France ont été regroupés vendredi à N'Djamena. La justice tchadienne a décidé de dessaisir la juridiction d'Abéché au profit de celle de la capitale.

Les inculpés sont arrivés vendredi en fin d'après-midi à bord
d'un C-130 de l'armée tchadienne. La Cour suprême avait auparavant
décidé de faire juger les suspects dans la capitale tchadienne.

Neuf Français - des membres de l'association française et trois
journalistes - arrêtés le 25 octobre à Abéché alors que l'Arche de
Zoé allait embarquer les enfants dans un avion pour la France, ont
été inculpés et écroués le 29 octobre pour «enlèvement de mineurs»
et «escroquerie».

Jusqu'à 20 ans de travaux forcés

Les sept Espagnols de l'équipage de l'avion, ainsi que quatre
responsables tchadiens de la localité de Tiné, ont été inculpés de
«complicité». Un pilote belge qui avait acheminé une partie des
enfants à Abéché depuis la frontière tchado-soudanaise, a également
été inculpé de «complicité d'enlèvement de mineurs». Il est
incarcéré depuis le 28 octobre à N'Djamena.



Dès leur arrivée à N'Djamena, les suspects ont immédiatement été
emmenés au palais de justice où un juge d'instruction a décidé de
les incarcérer à la nouvelle maison d'arrêt de la capitale. «S'il
n'y a pas d'autre contrainte, leur audition commencera demain
(samedi)», a ajouté le substitut. Les Européens risquent une peine
allant de cinq à 20 ans de travaux forcés.



L'Arche de Zoé affirme que les 103 enfants étaient des «orphelins»
du Darfour, région de l'ouest du Soudan frontalière du Tchad, en
guerre civile meurtrière depuis 2003. Mais, selon les premiers
résultats de l'enquête menée par des agences humanitaires
internationales, ces enfants disent avoir au moins un adulte
«qu'ils considèrent comme un parent» et venir de villages
tchadiens.



ats/afp/ant

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Libérations probables

Selon une source judiciaire, les avocats des trois journalistes français et des quatre hôtesses de l'air espagnoles vont pouvoir introduire à N'Djamena «une demande de libération provisoire» qui sera «probablement acceptée», dans l'attente d'un éventuel non lieu. D'autres sources judiciaires et diplomatiques évoquent une libération à l'occasion d'une requalification des faits par le nouveau juge.

Leur sort s'est en tout cas éclairci, jeudi, quand le président tchadien Idriss Deby Itno a dit «souhaiter» que les journalistes et hôtesses «soient libérés».

Le reporter Marc Garmirian (agence Capa) et le photographe Jean Daniel Guillou (agence Synchro X) étaient en reportage. Le cas de la journaliste Marie-Agnès Peleran (France 3) est plus délicat car elle était en «congé humanitaire de solidarité».

Des délégués du CICR ont eu accès aux Européens lors de leur détention à Abéché. Ces derniers ont pu écrire des messages destinés à leurs familles.

Plainte en France

En France, un couple qui devait accueillir l'un des enfants recueilli par l'»Arche de Zoé» a porté plainte contre l'association à laquelle il a versé 2400 euros. Il affirme avoir été averti au dernier moment qu'il n'avait finalement pas été retenu parmi les familles d'accueil initialement sélectionnées.

Le parquet de Perpignan a transmis la plainte au parquet de Paris, où a été ouverte fin octobre une information judiciaire contre X visant les activités de l'»Arche de Zoé».