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Arche de Zoé: l'opération secours de Sarkozy

Nicolas Sarkozy et Idriss Déby toujours en désaccord
Le chef de l'Etat français et le président tchadien Deby
Après avoir effectué un voyage éclair à N'Dajena avec la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, Nicolas Sarkozy a ramené en fin de soirée les trois journalistes français et quatre hôtesses de l'air espagnoles inculpés au Tchad dans l'affaire de "L'Arche de Zoé".

Escale à Madrid

L'avion du président français a fait excale à Madrid où les
hotesses ont été accueillies par le chef du gouvernement Jose Luis
Zapatero.



"Les relations entre le Tchad et la France sont au beau fixe",
s'est réjoui dimanche Nicolas Sarkozy.



Lors d'une conférence de presse à N'Djamena avec le président
Idriss Déby, Nicolas Sarkozy a manifesté sa préférence pour que les
membres de l'ONG détenus au Tchad soient jugés en France, tout en
se défendant de toute ingérence.

Une "équipée lamentable"

Il a réaffirmé que cette équipée assez lamentable n'avait rien à
voir avec le déploiement dans les prochaines semaines de la force
européenne au Tchad, à la frontière avec le Darfour
soudanais.



Des spécialistes des relations franco-africaines ont estimé, à la
suite des déclarations initiales très dures du président Deby à
l'encontre des détenus européens, que N'Djamena tentait d'utiliser
ce dossier pour renforcer sa position auprès de l'opinion
tchadienne et en tant qu'allié privilégié de Paris dans la
région.



Le président Deby a toutefois assuré à nouveau dimanche qu'il ne
remettait pas en cause le prochain déploiement d'une force
européenne, voulue par la France, dans l'est du pays limitrophe du
Darfour, contrairement à l'intention qui lui en était prêtée.

Escale à Madrid

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et
le ministre des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos ont
accueilli au pied de l'avion Nicolas Sarkozy et les quatre hôtesses
de l'air à l'aéroport militaire de Torrejon, près de Madrid.

Les trois Français et les quatre Espagnoles - Sara Lopez,
Carolina Jean, Mercedes Calleja et Tatiana Suarez - avaient été
libérés au moment où le chef de l'Etat français arrivait dans la
capitale tchadienne, ce qui a mécontenté de nombreux magistrats
tchadiens qui ont dénoncé des "pressions politiques".



Ces sept personnes restent toutefois poursuivies pour "enlèvement
de mineurs", "escroquerie" ou "complicité", comme dix autres
Européens et quatre Tchadiens toujours incarcérés à
N'Djamena.



Le déplacement présidentiel et ces libérations marquent un
tournant dans le dossier de la tentative de transport du Tchad vers
la France de 103 enfants par l'association française Arche de Zoé,
interrompue le 25 octobre par les autorités tchadiennes à Abéché
(est).



Le président tchadien Idriss Deby Itno peut "compter sur ma
reconnaissance et mon amitié", a déclaré Nicolas Sarkozy,
accompagné de sa secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Rama
Yade, avant d'embarquer à bord d'un A-319 militaire de la
République française.



Au cours de sa visite de deux heures, menée tambour battant, le
président Sarkozy s'est inquiété du sort des autres inculpés. Il a
notamment souhaité que les ressortissants français "soient jugés en
France", tout en réaffirmant sa "confiance" dans la justice
tchadienne.



afp/ant

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Les inculpés risquent les travaux forcés

Six bénévoles français de l'Arche de Zoé, un pilote, un copilote et un stewart espagnols de l'avion qui devait transporter en France les enfants, un pilote belge et quatre responsables de l'est du Tchad sont toujours incarcérés à N'Djamena où ils doivent être entendus par le juge d'instruction.

Les inculpés encourent au Tchad entre cinq et vingt ans de travaux forcés.

En France, une information judiciaire visant les activités de l'Arche de Zoé a également été ouverte le 24 octobre.