Sept milliards de vestes en polaire, réduites en toutes petites particules et dispersées dans l'environnement. C'est l'équivalent de la quantité de microfibres plastiques que les textiles auraient dispersé dans la nature depuis 1950, selon une étude américaine publiée dans la revue PLOS Nature.
Et les dix dernières années ont été particulièrement polluantes, puisqu'elles sont responsables de la moitié des microfibres présentes dans l'environnement.
Par microfibres, il faut entendre le nylon ou le polyester, soit les matières synthétiques qui servent à la fabrication de nos vêtements. Et qui se retrouvent aujourd'hui partout dans la nature sous forme de particules microscopiques, comme l'explique Gaël Leroux, directeur de recherche au CNRS, le centre national de recherche scientifique à Toulouse.
"Les microplastiques dont les microfibres font partie ont une taille réduite. Ils peuvent donc être facilement transportés par le vent jusque dans les endroits les plus lointains. On les retrouve jusque dans les glaces du Groenland."
Conséquences sur la santé
A ce stade, les conséquences de l'omniprésence de ces microfibres sur la santé des organismes ne sont encore que peu connues. "Mais on peut imaginer que ces microparticules peuvent avoir un impact dans les organes vivants, comme les branchies des poissons ou les poumons des mammifères", souligne Gaël Leroux.
Les auteurs de l'étude précisent toutefois que le retrait de ces microfibres de l'environnement - du sol, de l'eau et de l'air - est difficilement envisageable, ni d'un point de vue technique, ni d'un point de vue économique.
Sujet radio: Katja Schaer
Adaptation web: Fabien Grenon