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Arche de Zoé: les auditions ont repris

Nicolas Sarkozy et Idriss Déby toujours en désaccord
Nciolas Sarkozy et Idriss Deby poursuivent les négociations
Les auditions ont repris lundi pour les inculpés incarcérés au Tchad dans l'affaire de l'Arche de Zoé, au lendemain du rapatriement en Europe par Nicolas Sarkozy des journalistes français et des hôtesses espagnoles.

Pour les dix Européens et quatre Tchadiens restés à N'Djamena,
la procédure judiciaire devrait à présent s'inscrire dans la durée,
surtout pour les six bénévoles français de l'association Arche de
Zoé à l'origine de la tentative très controversée de transport en
France de 103 enfants depuis l'est du Tchad.

Encore 2 libérations?

Selon des sources judiciaires, une libération pourrait
intervenir dans les prochains jours pour le steward espagnol de
l'avion qui devait transporter les enfants le 25 octobre, et pour
le pilote belge qui en a acheminé une partie depuis la frontière
tchado-soudanaise à Abéché, dans l'est du Tchad.



Le steward n'a pas été libéré avec ses collègues hôtesses de l'air
pour le simple motif qu'il ne devait être "entendu au fond que
lundi", avait estimé dimanche Me Jean-Bernard Padaré, l'avocat
d'une partie des inculpés. Madrid a espéré pour lui un "dénouement"
rapide. Quant au Belge, 75 ans, le président tchadien Idriss Deby
Itno a jugé dimanche son cas "préoccupant" et a demandé à la
justice de l'examiner, "pour que nous n'ayons pas demain entre les
mains un cas de conscience", a-t-il dit.

Auditions

Le juge d'instruction a entamé lundi, par le pilote et le
copilote espagnols, une nouvelle série d'auditions. Le steward et
les bénévoles de l'Arche de Zoé, à l'exception de son président
Eric Breteau déjà entendu samedi, ont également été acheminés au
palais de justice de N'Djamena.



Les six membres de l'association, ainsi que les trois journalistes
rapatriés en France, sont inculpés d'"enlèvement de mineurs" et
"escroquerie". Les sept Espagnols, le Belge et les quatre Tchadiens
sont poursuivis pour "complicité". Les 21 inculpés encourent au
Tchad cinq à vingt ans de travaux forcés.

Extradition souhaitée

L'Arche de Zoé dit avoir voulu sauver des "orphelins" du
Darfour, région soudanaise en guerre civile limitrophe du Tchad, ce
que contredit une enquête des organisations humanitaires
internationales. Après avoir redit tout le mal qu'il pensait de
l'opération, qualifiée d'"équipée assez lamentable", le président
Sarkozy a toutefois "souhaité" dimanche à N'Djamena que les
ressortissants français puissent être jugés en France.



"Il n'y pas encore de demande officielle d'extradition", a
expliqué lundi le ministre tchadien de la Justice Albert Pahimi
Padacké, "la justice tchadienne continue à travailler en vue d'un
éventuel procès au Tchad".



agences/boi

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Les journalistes témoignent

Libéré et rentré en France, le journaliste de l'agence Capa Marc Garmirian a affirmé lundi que si les responsables de l'association étaient "convaincus de faire le bien", ils ont "menti à tout leur staff", ainsi qu'aux "gens qui leur ont confié les enfants" et aux "enfants eux-mêmes" sur leur "objectif final".

Selon lui, les membres de l'association ont fait preuve "d'un amateurisme qui a eu des conséquences dramatiques en ce qui ce concerne les enfants", a-t-il dit. Cependant, précise-t-il, "à aucun moment je n'ai senti que les enfants étaient en danger physique".

"La principale erreur" des membres de l'Arche de Zoé, c'est d'avoir considéré "que la fin justifie les moyens sans penser que les moyens conditionnent la fin", a de son côté jugé Marie-Agnès Péleran, autre journaliste inculpé et libérée dimanche.

La journaliste de France 3 qui a admis avoir participé à l'opération pour des raisons personnelles (elle était membre de l'association) et professionnelles, s'est dit "tout à fait prête bien sûr à être jugée en France et à être entendue par la justice et à répondre de ces actes-là".

Marie-Agnès Péleran n'a pas voulu se prononcer sur le caractère illégal ou non de l'opération programmée par l'Arche de Zoé. "Je ne suis pas juriste, je pense que ce sont des choses qui se discuteront lors de leur procès", a-t-elle dit.