Depuis le début de l'enquête, cet homme, qui a reconnu avoir blessé gravement vendredi deux salariés de l'agence de presse Premières Lignes en pensant s'en prendre à des journalistes de Charlie Hebdo, se présente comme un jeune de 18 ans, né dans une ville agricole du Pendjab au Pakistan.
Cette identité correspond à celle d'un jeune homme entré en France encore mineur, il y a trois ans. Pris en charge par l'aide sociale à l'enfance dans le Val-d'Oise jusqu'à sa majorité en août, il ne présentait "aucun signe de radicalisation", selon le conseil départemental.
Il n'était pas connu non plus par les services spécialisés, n'étant ni fiché ni inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) sous ce nom.
Revendication sans allégeance
C'est en analysant son téléphone portable que les enquêteurs ont mis la main sur une photo d'une pièce d'identité mentionnant le nom d'une autre personne âgée de 25 ans, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier confirmant une information du Monde.
C'est sous cette identité que s'est présenté cet homme dans une vidéo de revendication enregistrée avant l'attaque. Dans ce document de deux minutes, qui a circulé dans le week-end sur les réseaux sociaux, l'assaillant revendique son geste à venir, sans faire allégeance à une quelconque organisation, et l'explique par "les caricatures du prophète Mohammed qui ont été faites".
Une attaque menée seul?
Cinq autres gardes à vue sont encore en cours lundi: trois anciens colocataires du principal suspect dans son appartement de Pantin, son jeune frère et une connaissance.
Ces auditions consistent pour l'heure à comprendre l'"environnement" de l'assaillant car, selon une source proche du dossier, "tout laisse à penser qu'il a agi seul".
Cinq autres personnes ont déjà vu leurs gardes à vue levées dont celle de "Youssef", dès vendredi soir. Cet homme de 33 ans, initialement considéré comme suspect, a raconté au Monde samedi et sur TF1 dimanche comment il s'est retrouvé en garde à vue alors qu'il avait en réalité tenté d'arrêter l'attaquant: "Je voulais être un héros, je me suis retrouvé derrière les barreaux".
L'attaque au hachoir a fait deux blessés le 25 septembre à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, en plein procès de l'attentat meurtrier qui avait visé l'hebdomadaire satirique en janvier 2015.
afp/cab