"Nous avons terriblement besoin d'une médiation pour éviter que davantage de sang soit versé. M. Macron pourrait être ce médiateur, avec les leaders d'autres pays. Il pourrait être capable d'influencer M. Poutine, avec lequel il a de bonnes relations", a dit Svetlana Tikhanovskaïa, qui espère rencontrer au président français mardi pendant sa visite à Vilnius.
Celui-ci a d'ailleurs annoncé qu'il la rencontrerait "si elle en fait la demande", d'après le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Macron demande le départ de Loukachenko
Dimanche, à la veille de son départ à Vilnius, le président français a demandé clairement le départ du président de Biélorussie Alexandre Loukachenko, dont ni l'UE ni les Etats-Unis ne reconnaissent l'élection, jugée frauduleuse.
"Loukachenko doit partir", a-t-il déclaré dans une interview, en saluant le courage des manifestants qui ont de nouveau défilé par milliers dimanche contre le régime.
L'opposante biélorusse s'est dite "très satisfaite" de sa déclaration mais attend maintenant de la France et de l'Europe un soutien concret.
"Je voudrais lui demander de ne pas aider financièrement le régime et de refuser toute relation commerciale avec des entreprises qui le soutiennent. Nous voudrions aussi qu'il soutienne des sanctions individuelles contre les responsables des crimes commis après les élections et contre des entreprises et hommes d'affaires qui soutiennent le régime".
"Les manifestations ne vont pas cesser"
"Il y a en Europe des pays plus courageux et d'autres moins, ce qui ne signifie pas qu'ils ne nous soutiennent pas", a-t-elle commenté, à propos de l'échec des 27 à tomber d'accord sur des sanctions en raison d'un véto chypriote.
"Les manifestations en Biélorussie ne vont pas cesser. Les gens n'accepteront plus ce régime sous lequel ils vivent depuis des années. Ils le combattront de plus en plus", a-t-elle jugé.
"Moi, je ne peux pas m'arrêter et abandonner, parce que trop d'innocents sont en prison", a ajouté l'opposante, qui s'est réfugiée en Lituanie le 11 août après avoir revendiqué la victoire à la présidentielle du 9 août.
afp/ther
La lauréate du prix Nobel Alexievitch a quitté le Biélorussie pour se faire soigner
La lauréate du prix Nobel de littérature et l'une des dernières figures de l'opposition en liberté et en Biélorussie, Svetlana Alexievitch, a quitté son pays pour se faire soigner en Allemagne, a annoncé lundi l'une de ses proches.
"Dans un mois, elle retournera en Biélorussie. Elle ne renonce pas à ses activités de membre du conseil de coordination", l'organe formé par l'opposition, a déclaré son amie Maria Voïtechonok.
"Il y a deux mois, elle était censée aller chez le médecin, mais cela a été empêché par le coronavirus et les événements politiques", a-t-elle ajouté, soulignant que Svetlana Alexievitch a l'intention de se rendre en Italie après l'Allemagne.
Svetlana Alexievitch est le seul des sept membres de la direction du Conseil de coordination formé pour promouvoir une transition du pouvoir en Biélorussie encore en liberté. Tous les autres ont soit été arrêtés, soit contraints à l'exil.