Des dizaines de millions d'Américains auront les yeux rivés sur leurs écrans pour ce premier débat entre le président républicain, 74 ans, et l'ancien vice-président démocrate, 77 ans.
Si l'impact de ces événements sur le scrutin reste souvent limité, ces rendez-vous sont des moments forts de la campagne électorale, depuis le premier tête-à-tête télévisé organisé il y a 60 ans, à Chicago, entre John F. Kennedy et Richard Nixon.
Public restreint, pas de poignée de main
A Cleveland, dans l'Ohio, un Etat-clé susceptible de basculer d'un côté ou de l'autre, les deux hommes se retrouveront sur scène pendant 90 minutes, sous l'oeil du journaliste de Fox News Chris Wallace, figure respectée dans les deux camps.
Covid-19 oblige, aucune poignée de main n'est prévue pour ce duel qui débutera à 21h00 (03h00 du matin mercredi en Suisse) devant un public restreint.
Donald Trump espère se relancer
Distancé dans les sondages depuis de longues semaines, Donald Trump espère une bonne soirée - ou un spectaculaire faux-pas de son adversaire démocrate - pour se relancer.
A l'approche du scrutin du 3 novembre, il redoute de devenir le premier président à ne pas être réélu depuis plus d'un quart de siècle (défaite de George H. W. Bush face à Bill Clinton en 1992).
Le Covid-19, la Cour suprême, l'économie, les questions raciales, les bilans des deux candidats ainsi que "l'intégrité du scrutin" feront partie des sujets au menu des discussions.
Après les révélations explosives du New York Times, le patrimoine de Donald Trump et sa situation fiscale devraient également figurer en bonne place dans les échanges qui pourraient être explosifs.
Deux hommes que tout oppose
Tout sépare les deux candidats septuagénaires. Donald Trump s'est présenté une fois, en 2016, et a créé la plus grande surprise de l'histoire politique moderne. Entré en politique il y un demi-siècle, Joe Biden, sénateur puis vice-président, espère que sa troisième tentative pour la Maison Blanche (il s'était déjà présenté aux primaires démocrates en 1988 et 2008) sera la bonne.
La force de l'ancien homme d'affaires? Sa capacité à surprendre, casser les codes, imposer ses propres règles, son propre style.
"C'est un débatteur à part, il n'y a pas vraiment de recette pour l'affronter", explique à l'AFP Aaron Kall, enseignant à l'Université du Michigan et auteur d'un livre intitulé "Debating The Donald".
Dans camp de Joe Biden, on table sur son expérience, son sens de l'empathie. "Les Américains vont voir à quoi ressemble un président", a assuré sa femme Jill Biden. "Calme, constant, fort, résistant." Mais la crainte d'une gaffe hante le camp démocrate, tant ce vieux lion de la politique est un habitué du genre.
Les deux autres débats présidentiels sont prévus les 15 et 22 octobre, respectivement à Miami, en Floride, et à Nashville, dans le Tennessee.
afp/ther