La société tunisienne est secouée depuis une semaine, à la suite du viol et de l'assassinat d'une jeune femme dans le banlieue de Tunis.
Le président a été clair: "Celui qui a commis un meurtre doit être condamné à mort et le texte de loi existe". Même si la peine capitale est sous le coup d'un moratoire, son abolition n'a jamais été consacrée dans la loi.
Soutien de la population
Les violences, les agressions et les braquages augmentent en Tunisie, ce qui désarçonne la population. Avec ce sentiment d'insécurité dans le pays, le président sait qu'il bénéficie du soutien d'une large partie de la population pour le retour de la peine de mort.
De leur côté, les juges condamnent de plus en pus à la peine capitale depuis l'an dernier. Au total, 47 personnes ont été sanctionnées par la peine capitale, mais pour l'instant ces sentences se transforment en prison à perpétuité.
Un retour en arrière
La classe politique penche, elle aussi, de plus en plus vers le rétablissement de la peine de mort. À la suite des attentats terroristes de 2015, le Parlement a adopté une nouvelle loi antiterroriste créant de nouveaux crimes passibles de la peine de mort.
Pourtant en 2011, après la révolution, la société civile est parvenue à faire en sorte que la Tunisie signe à l'ONU un moratoire sur les exécutions. Ce qui lui avait permis d'être précurseur en matière de droits de l'Homme dans la région.
Un pas historique pour le pays, mais totalement symbolique, car cette signature n'est pas contraignante. À présent, cette même société civile, qui voulait abolir la peine de mort, se retrouve à contre-courant si le président passe de la parole aux actes.
Sujet Radio: Maurine Mercier
Adaptation Web: Clotilde Loup