En visite à Vilnius, le président français Emmanuel Macron a rencontré mardi dans la matinée la cheffe de file l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, exilée dans ce pays balte. Il a rappelé que l'Union européenne (UE) préparait également des mesures punitives à l'encontre du régime en place en Biélorussie.
Selon le dirigeant français, les ministres européens "ont préparé des listes" en vue de "mettre la pression sur les dirigeants d'un système qui est aujourd'hui en bout de course, afin de le pousser à bouger".
Plus tôt, Emmanuel Macron avait expliqué qu'il apportait son soutien à "toute la société civile" contre le président Alexandre Loukachenko. Il réclamé une médiation internationale pour organiser une nouvelle présidentielle, contrôlée par la communauté internationale, après celle d'août jugée frauduleuse par l'opposition biélorusse, et qui n'est reconnu ni par l'UE, ni par le Canada ni par les Etats-Unis, mais est soutenu par Moscou.
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Transition pacifique
"L'objectif, c'est une transition pacifique, la libération des personnes qui restent en prison pour leurs opinions politiques et la tenue d'élections dans un cadre libre, sous surveillance internationale", a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni a annoncé le même jour des sanctions, prises en coordination avec le Canada, visant huit responsables biélorusses, dont le président Alexandre Loukachenko. Les huit personnalités sont sanctionnées en raison des fraudes électorales qui auraient émaillé la présidentielle du 9 août et de la répression des manifestations qui ont suivi dans cette ex-république soviétique. Ils seront interdits de séjour et leurs avoirs seront gelés, a annoncé mardi le ministre anglais des Affaires étrangères, Dominic Raab.
"Pression extérieure sans précédent".
D'après Emmanuel Macron, Vladimir Poutine, principal allié de Loukachenko, serait favorable à la médiation de l'OSCE. Mais le chef du Kremlin a déclaré mardi que Moscou était prêt à se tenir aux côtés de Minsk, décrivant leurs liens comme "intemporels et résistant à toute intempérie".
Le président russe a estimé que cette ancienne république soviétique se trouvait dans une "situation difficile" et faisait face à "une pression extérieure sans précédent". Il a ainsi promis de fournir à la Biélorussie une assistance en matière de sécurité et accordé un prêt d'un milliard et demi de dollars.
Depuis l'élection du 9 août, l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa revendique la victoire face à Alexandre Loukachenko, à la tête de l'Etat depuis 1994. L'opposante s'est réfugiée en Lituanie au lendemain du scrutin, tandis que les manifestations de masse dans les rues de l'ancienne république soviétique sont réprimées, donnant lieu à des milliers d'arrestations. La rencontre mardi avec le président français est le plus important appui diplomatique concret reçu par la militante.
jop avec agences