Après leur divorce en début d'année, le Royaume-uni et l'Union européenne (UE) se sont fixé comme objectif d'arriver à un accord de libre-échange économique en octobre, pour éviter un scénario de "no deal" potentiellement dévastateur dès le 1er janvier prochain. Mais, alors qu'un neuvième cycle de négociations s'ouvrait mardi à Bruxelles, les huit premières tentatives n'ont permis aucune percée majeure.
La tension est encore montée d'un cran en septembre lorsque le gouvernement de Boris Johnson a présenté un projet de loi qui va à l'encontre du traité encadrant le Brexit. C'est ce même texte qui a été approuvé mardi dans la soirée en troisième lecture par les députés britanniques, à 340 voix contre 256, ouvrant la voie à son examen par les Lords dans les semaines à venir.
L'épineuse frontière irlandaise
Ce feu vert de la Chambre des Communes, malgré les critiques de cinq anciens Premiers ministres et d'une partie des conservateurs, n'est pas une surprise vu la majorité écrasante dont y dispose Boris Johnson.
Pour apaiser la colère au sein de son camp, le gouvernement avait toutefois accepté un amendement accordant plus de pouvoir au Parlement pour contrôler les dispositions controversées, sans satisfaire Bruxelles qui a menacé d'une action en justice faute de retrait d'ici la fin septembre.
Le texte revient sur certaines dispositions pour la province britannique d'Irlande du Nord, prévues afin d'éviter le retour d'une frontière avec la République d'Irlande, un garde-fou jugé essentiel au maintien de la paix sur l'île.
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Pour Boris Johnson, le but du projet est de défendre l'intégrité territoriale du Royaume-Uni en assurant la continuité des échanges entre la Grande-Bretagne et la province d'Irlande du Nord. Mais pour les Européens, c'est un coup porté à la confiance mutuelle dans la phase critique des négociations sur la relation future.
Le temps presse
A l'issue d'une réunion lundi avec le ministre britannique Michael Gove, le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, a exclu que le sujet puisse torpiller les discussions commerciales: "Jamais ce ne sera l'UE qui provoquera la fin des négociations sur le futur partenariat", a-t-il déclaré. Ce nouveau cycle de discussions doit s'achever vendredi, en plein sommet européen.
Le temps presse pour le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a fixé au 15 octobre le délai pour obtenir un accord, tandis que les Européens se sont donné jusqu'à fin octobre. À défaut d'entente, une rupture brutale dans les échanges commerciaux viendrait créer encore plus d'incertitude dans des économies déjà fragilisées par la pandémie de Covid-19.
ats/jop