Réunis mardi soir à Cleveland pour le premier des trois débats télévisés programmés avant l'élection présidentielle américaine du 3 novembre, Donald Trump et Joe Biden se sont opposés sur plusieurs thèmes centraux, dont l'épidémie de coronavirus et le maintien de l'ordre.
"Vous êtes le pire président que les Etats-Unis aient jamais eu", a déclaré Joe Biden, ancien vice-président américain, à l'encontre de son rival qui joue sa réélection dans 35 jours.
"Il n'y a rien d'intelligent en vous", a de son côté lancé Donald Trump, en mauvaise posture dans les sondages, qui espérait un faux-pas de son rival qui n'a pas eu lieu.
Parole coupée
Joe Biden a souligné que Donald Trump n'avait "aucun plan" pour gérer la crise sanitaire du coronavirus aux USA, assurant encore "ne pas du tout lui faire confiance" en matière de vaccination.
A plusieurs reprises, Joe Biden s'est montré exaspéré d'être régulièrement coupé par son rival lors de ses interventions, glissant même "c'est difficile de placer un mot avec ce clown". "Pardon, cette personne", s'est-il immédiatement corrigé.
Le locataire de la Maison Blanche s'est de son côté efforcé de dépeindre son adversaire comme une marionnette de la "gauche radicale", que ce soit sur la santé, la sécurité ou le climat.
Mais l'ancien vice-président de Barack Obama, dont la combativité suscitait des interrogations, a tenu le choc dans ce face-à-face. Les yeux plantés dans la caméra, il a régulièrement pris les Américains à témoin, les appelant à se rendre aux urnes pour éviter "quatre années de plus de mensonges".
"Nous avons appris beaucoup mais il veut fermer l'économie", a déclaré Donald Trump à l'encontre du démocrate, ajoutant que dans une telle éventualité "davantage de personnes vont être frappées par une fermeture".
Le président sortant a assuré qu'il devait être réélu car aucun président n'avait fait autant pour les USA. "Il n'y a jamais eu aucune administration qui a fait autant que ce que j'ai fait", a déclaré Donald Trump pointant l'économie, la sécurité nationale et la nomination de juges conservateurs dans son pays.
Recadrement du modérateur
Le modérateur Chris Wallace a été contraint de recadrer le débat en haussant le ton après une heure de vifs échanges entre les deux hommes. Il a prié les candidats de s'en tenir à deux minutes de parole non interrompues et de passer à un autre sujet, celui des tensions raciales aux USA.
Lors de ce segment, Joe Biden a estimé que Donald Trump était "raciste". "C'est un président qui a tout utilisé pour essayer de susciter la haine raciste, la division raciste" dans son pays, a déclaré Joe Biden, ajoutant qu'"il y a une injustice systémique dans ce pays."
Suprémacistes blancs pas condamnés
Alors que le pays est agité depuis des mois par un mouvement historique contre le racisme, le modérateur Chris Wallace a demandé au président s'il était prêt à condamner les suprémacistes blancs, donnant lieu à une réponse trouble du locataire de la Maison Blanche.
Donald Trump s'est dit prêt à le faire, mais sans aller jusqu'à prononcer une condamnation claire. Il a, au final, après des tergiversations avec l'animateur, appelé les Proud Boys, un groupe nationaliste prônant la supériorité de la race blanche, à "reculer et à se tenir prêt".
"Mais je vais vous dire, on doit faire quelque chose au sujet des antifas", a dit dans la foulée le président au sujet de groupuscules d'extrême gauche.
Reconnaissance des résultats
En clôture du débat, Joe Biden s'est engagé à reconnaître le résultat de l'élection du 3 novembre. Donald Trump a lui esquivé cette question.
"J'accepterai" les résultats, a assuré l'ancien vice-président qui défie le milliardaire républicain. "Si ce n'est pas moi, je reconnaîtrai le résultat", a-t-il ajouté, tout en promettant d'être, en cas de victoire, "un président pour les démocrates et les républicains".
Donald Trump n'a lui pas répondu à cette question du modérateur Chris Wallace, se bornant une fois de plus à affirmer sans preuves que le vote par correspondance, qui s'annonce important en raison du Covid-19, favoriserait des "fraudes". "On pourrait ne pas connaître" les résultats "avant des mois", a-t-il martelé.
ats/gma
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