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Chine : nouveau scandale alimentaire

Les Chinoises préfèrent nourrir leurs bébés avec du lait en poudre.
Les Chinoises préfèrent nourrir leurs bébés avec du lait en poudre.
Deux nourrissons sont décédés en Chine et plus de 1200 autres sont tombés malades après avoir consommé du lait contaminé par une substance chimique. Dénonçant un acte de malveillance, les autorités ont arrêté 19 personnes.

«1253 enfants sont tombés malades, deux sont morts», a annoncé
lundi le vice-ministre chinois de la santé, Ma Shaowei, faisant
état, lors d'une conférence de presse, d'un doublement des chiffres
publiés lundi matin par les journaux chinois. «340 sont
hospitalisés, 53 dans un état grave», a-t-il poursuivi.

Drame sanitaire majeur

«Jusqu'à 10'000 enfants ont pu consommer le lait en poudre (du
groupe) Sanlu», a ajouté le vice-ministre, laissant entrevoir un
drame sanitaire majeur en Chine.



Les deux victimes mortelles sont un petit garçon de cinq mois,
mort en mai dans la province du Gansu, une région déshéritée du
nord-ouest du pays ainsi qu'une fillette de huit mois qui a
succombé en juillet dans la même région, a précisé le ministère de
la santé.

Frelaté avec de la mélamine

La province du Gansu se trouve ainsi au coeur du drame
alimentaire, d'autant plus que le nombre de nourrissons malades y a
quadruplé en quelques jours. Les deux autres provinces les plus
touchées, selon le Hebei (nord) et le Jiangsu (est). Les enfants
malades souffrent en majorité de calculs rénaux, une affection qui
ne touche généralement que les adultes.



Le lait de Sanlu, attractif en zone rurale en raison de son faible
prix, a été frelaté avec de la mélamine. Grâce à ce produit
chimique - utilisé dans la fabrication de plastique, colles ou
résines synthétiques - il apparaît plus riche en protéines.



Les mères en Chine préfèrent en majorité nourrir leur nouveau-né
avec du lait en poudre, en dépit des campagnes menées en faveur du
lait maternel dans les hôpitaux.

Acte de malveillance

Le groupe néo-zélandais Fonterra, qui possède 43% des parts de
Sanlu, a assuré lundi qu'un acte de malveillance était à l'origine
de la contamination du lait.



Le ministre de l'Administration chargé du contrôle de qualité, Li
Changjiang, cité lundi par le «China Daily», avait auparavant
estimé que l'adjonction de la substance toxique avait dû se faire
dans les laiteries privées collectant le lait plutôt que dans les
fermes elles-mêmes. Dix-neuf personnes ont déjà été arrêtées dans
ces laiteries.



ats/cht

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Pékin très embarrasé

Cette affaire fait suite à d'autres scandales alimentaires récents en Chine tels que les raviolis aux pesticides, le riz à l'insecticide ou le dentifrice à l'antigel.

Elle est d'autant plus embarrassante pour Pékin que c'est l'intervention de la Nouvelle Zélande - dont le groupe Fonterra détient 43 % des parts de Sanlu - qui a permis de retirer le lait toxique du marché chinois.

Et Wellington ne s'est pas privé d'accuser les autorités locales chinoises d'avoir voulu étouffer l'affaire. Fonterra a «essayé pendant des semaines d'obtenir un rappel (du lait) mais les autorités locales chinoises n'ont rien fait», a déclaré le premier ministre néo-zélandais Helen Clark.

«Au niveau local, je pense que la première tendance a été de tenter de couvrir l'affaire», a-t-elle ajouté, précisant toutefois qu'ensuite «Pékin a agi très vite».

Mais ce n'est que la semaine dernière, alors qu'éclatait le scandale, que Sanlu, dont le siège se trouve au Hebei, a rappelé 700 tonnes de lait.