L'ex-Premier ministre Sharif rentre d'exil

L'ex Premier ministre a été accueilli triomphalement à l'aéroport
L'ex Premier ministre a été accueilli triomphalement à l'aéroport
Après 7 années d'exil en Arabie saoudite, Nawaz Sharif est rentré dimanche au Pakistan, où règne l'état d'urgence. L'ancien Premier ministre avait tenté un premier retour il y a deux mois, mais avait été renvoyé du pays.

Alors que des milliers de ses partisans ont été arrêtés avant
son retour, Nawaz Sharif a déclaré qu'il était décidé à en finir
avec la dictature. «Nous voulons la démocratie et rien d'autre»,
a-t-il dit lors d'un entretien accordé par téléphone à la BBC peu
après son arrivée à Lahore, sa ville natale.

Nawaz Sharif a dirigé le gouvernement de la République islamique
du Pakistan, une puissance nucléaire de 160 millions d'habitants, à
deux reprises, de 1990 à 1993 et de 1996 à 1999, avant de se faire
évincer du pouvoir par le coup d'Etat mené par l'actuel président
pakistanais Pervez Musharraf.



Il rentre dans un pays en pleine crise politique à moins de deux
mois des élections législatives, annoncées pour le 8 janvier, et au
moment où l'opposition tente de s'unir pour exiger, à l'unisson de
la communauté internationale, que le général Musharraf lève l'état
d'urgence décrété le 3 novembre.

Engagement politique

Alors que le doute plane sur l'attitude de Nawaz Sharif
concernant un éventuel appel à boycotter le scrutin s'il doit se
dérouler sous le régime de cette loi d'exception, son ancienne
rivale des années 1990, l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto a
présenté dimanche sa candidature pour les législatives dans une
circonscription de Karachi (sud).



Elle était elle rentrée d'exil le 18 octobre dernier.



«Nous allons pleinement participer à la politique» mais «nous ne
croyons pas à la politique de la vengeance», a déclaré sans plus de
détail Nawaz Sharif sur le tarmac de l'aéroport, cité par un
proche.

Accord avec Musharraf?

Un conseiller du président Musharraf a assuré, lui, qu'il avait
conclu un «accord» avec le chef de l'Etat avant de rentrer d'exil,
l'engageant à ne pas se livrer à une politique de confrontation.
Une information qu'a nié le camp Sharif.



Moins de deux ans après le coup d'Etat du 12 octobre 1999, M.
Sharif, condamné à la prison à vie notamment pour corruption et
détournement de fonds publics, signait en décembre 2000 avec le
gouvernement Musharraf un accord qui lui permettait de s'exiler en
Arabie saoudite pendant dix ans, en s'engageant à n'exercer aucune
activité politique.



Le 10 septembre, il avait tenté un premier retour, mais avait
accepté d'être expulsé quelques heures après son atterrissage pour
éviter d'être emprisonné.



afp/tac

Publié Modifié

Présidentielle confirmée

Le retour de Nawaz Sharif intervient au lendemain de la confirmation de l'élection de Pervez Musharraf à la présidence de la république à la suite du scrutin présidentiel tenu le mois dernier.

Le gouvernement doit encore déclarer formellement Pervez Musharraf nouveau président.

Une fois cette annonce faite, Pervez Musharraf pourra prêter serment, ce qu'il a promis de faire après qu'il aura quitté ses fonctions de chef des armées.

La cérémonie d'investiture pourrait avoir lieu en début de semaine prochaine. La Cour suprême a donné à Pervez Musharraf jusqu'au 1er décembre pour satisfaire aux conditions de sa proclamation à la présidence de la République pour un deuxième mandat.