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Danemark: 3e mandat pour A.Rasmussen

Anders Rasmussen obtient la majorité absolue au Parlement
Anders Rasmussen obtient la majorité absolue au Parlement
Le Premier ministre danois Anders Rasmussen a remporté un 3e mandat consécutif, obtenant la majorité absolue au Parlement lors des législatives de mardi. Mais il devra dépendre du soutien d'une extrême-droite renforcée.

Le Parti libéral de Anders Rasmussen, son allié conservateur et
le Parti du peuple danois (PPD, extrême-droite), qui les soutient
au Parlement, disposent d'au moins 90 sièges, ce qui leur garantit
la majorité absolue au "Folketing", qui en compte 179. La coalition
disposait de 94 élus dans le Parlement sortant.

Victoire "historique"

"C'est historique, car c'est la première fois que les libéraux
obtiennent trois mandats de suite", a lancé le Premier ministre,
qui a promis pendant sa campagne de réduire les impôts et de rester
ferme sur la question des demandeurs d'asile. "Nous avons présenté
cinq réformes de fond quand les élections ont été provoquées",
a-t-il rappelé. "Mon intention est de les faire valider par le
Parlement."



"Nous souhaitons impliquer les partis qui m'ont désigné comme
Premier ministre pour élaborer un programme politique pour la
poursuite du gouvernement libéral-conservateur", a ajouté Anders
Rasmussen. Même s'il n'en a pas besoin pour gouverner, il s'agit
d'un appel du pied au nouveau parti de centre-droit, Nouvelle
Alliance, qui a remporté cinq sièges.

Premières dissensions

Cette formation, dirigée par un ancien député du parti radical,
le Syro-Palestinien Naser Khader, est opposée à l'extrême-droite et
à la politique très stricte sur les réfugiés suivie par le
gouvernement sortant. Elle a indiqué qu'elle soutiendrait le
Premier ministre sous certaines conditions.



Aussitôt après la clôture du scrutin, les premières failles sont
apparues au sein de la droite, et les négociations pour former un
nouveau gouvernement pourraient s'annoncer délicates. Le
vice-président du PPD, Kristian Thulesen Dahl, a mis en garde
contre le concours de Nouvelle Alliance qui apportera de
"l'instabilité" à la coalition. "Nous prenons acte du verdict des
électeurs. Mais ce ne sera pas facile, et nous ne renoncerons pas à
nos priorités", a-t-il déclaré.



L'opposition sociale-démocrate, créditée elle de 81 élus, a sans
attendre reconnu sa défaite. "Beaucoup ont voté pour les
sociaux-démocrates, mais ce n'était pas suffisant et nous aurions
aimé une plus grande adhésion de l'électorat", a affirmé Helle
ThorningSchmidt, la dirigeante de la formation de gauche.

Rasmussen, garant de la stabilité

De son côté, l'un des fondateurs de Nouvelle Alliance, Leif
Mikkelsen, a demandé dans la soirée des négociations préalables
pour former le prochain gouvernement. Anders Fogh Rasmussen, 54
ans, est considéré par une bonne partie de l'électorat comme garant
de la stabilité économique remarquable du royaume depuis six ans,
qui en a fait l'un des meilleurs élèves de la classe
européenne.



Il avait appelé mardi les électeurs à "renouveler leur confiance"
à sa coalition qui a assuré "six années de croissance et de
stabilité". Sa rivale, la présidente du parti social-démocrate,
Helle Thorning-Schmidt, 40 ans, a fait campagne pour défendre
l'Etat-providence. "Le choix est entre plus d'Etat-providence,
auquel sont attachés les Danois, et un plus gros portefeuille en
poche promis par la droite sous forme d'allègements des impôts",
affirmait-elle lundi soir.



Plus de quatre millions de Danois de la métropole étaient appelés
à élire 175 candidats parmi 808 candidats (dont 260 femmes) sur 9
partis en lice.



afp/sun/cer

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L'immigration au coeur de la campagne

La campagne a été dominée par la politique relative aux réfugiés, dont le nombre d'arrivants a baissé de 80% depuis l'arrivée du bloc de centre-droit en 2001, ainsi que par les questions de protection de l'Etat-providence (hôpitaux, écoles, soins aux personnes âgées), défendues à cor et à cri par les sociaux-démocrates, leaders de l'opposition.

Le PPD a bâti sa popularité sur sa croisade anti-immigrés, notamment de confession musulmane, et est à l'origine de l'une des politiques d'immigration les plus restrictives d'Europe.

Selon les sondages sortie des bureaux de vote, le PPD, troisième formation du parlement, maintiendrait sa position.

Il garde encore son attrait dans une partie de l'opinion avec sa campagne contre l'extrémisme islamique et en faveur de la défense de la liberté d'expression, au coeur des débats lors de la crise des caricatures de Mahomet.

La publication dans un quotidien danois de dessins satiriques du prophète, en septembre 2005, avait soulevé une tempête de protestations violentes contre le Danemark dans le monde musulman.