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Il y aura un 3e jour de grève en France

Les Français espèrent bientôt ne plus devoir rester à quai
Grève en France: il faut toujours se montrer patient
Après une deuxième journée de grève contre la réforme des régimes spéciaux, marquée par une moindre mobilisation, le ton s'est nettement durci jeudi soir entre le gouvernement et les syndicats, qui exigent une réunion "sans préalable".

Les fédérations de cheminots CGT, CFDT, FO, CFTC, UNSA, CGC et
Sud ont exigé jeudi soir que le ministre du Travail organise
vendredi matin une réunion tripartite pour préciser le contenu des
négociations dans chacune des entreprises concernées (SNCF, RATP,
EDF et GDF).



Ils attendent du gouvernement qu'il affine le cadre, la méthode,
le calendrier et, surtout, le contenu de ces discussions. Ce n'est
"pas la peine d'ouvrir des négociations si on pose des préalables",
a averti le secrétaire général de la fédération CGT cheminots
Didier Le Reste. "Nous voulons que tous les sujets soient sur la
table", a appuyé l'UNSA RATP.

Paris pose ses conditions

Or, le gouvernement refuse de revenir sur la décote, les 40 ans
de cotisation et l'indexation sur les prix. Invité dans la soirée
au journal télévisé de France-3, Xavier Bertrand a nettement haussé
le ton, mettant les syndicats au pied du mur: "On ne peut pas avoir
et la grève et les négociations d'entreprise en même temps".



"Il faut savoir ce que l'on veut", a-t-il grondé, exhortant à
plusieurs reprises les syndicats à "appeler à la reprise du
travail". "Il faut que le conflit s'arrête!". Faisant la sourde
oreille, il a refusé de dire s'il acceptait d'organiser une réunion
vendredi au ministère. Et a pressé les syndicats de "s'asseoir à la
table de la négociation tripartite qu'ils ont voulue" dans les
entreprises concernées, conformément à la proposition de la CGT,
acceptée mercredi par le gouvernement.



"On a plus à gagner à se mettre autour d'une table qu'à rester
dans un conflit" qui "ne peut pas permettre de trouver une
solution", a-t-il poursuivi. Dans l'après-midi, le Premier ministre
François Fillon avait également appelé "à l'arrêt de la grève", qui
"pénalise les usagers" et "ne permettra pas d'aboutir à des
avancées sociales". Dans ces conditions, les syndicats de la SNCF
et de la RATP ont appelé à une nouvelle journée de grève
reconductible pour vendredi.



agences/sun

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Trafic toujours perturbé

Jeudi, le trafic est resté très affecté, notamment à la SNCF (chemins de fer) et en région parisienne où les vélos avaient envahi la capitale.

Mais la CGT, principal syndicat de cheminots, a reconnu une baisse significative du nombre des grévistes: le mouvement a été suivi par 46% des cheminots contre 64% la veille, selon un responsable du syndicat, Didier Le Reste.

La présidence française, qui a évalué le taux de grévistes à 42,8%, a évoqué une "évolution importante" lui permettant de ne "pas être pessimiste" sur la durée du mouvement.

Même tendance à la RATP, qui gère le métro parisien, avec 27,2% de grévistes contre 44% mercredi, selon la direction.

Dans les gares, des voyageurs excédés laissaient éclater leur colère, traduisant l'impopularité du mouvement dont les syndicats doivent tenir compte: selon un sondage, 61% des Français disent ne pas être "solidaires avec les grévistes".

Répercussions en Suisse

La Suisse est également touchée par les grèves. Si le mouvement allemand a peu de répercussions, celui qui frappe la France occasionne de fortes perturbations.

Toutes les liaisons TGV depuis Berne et Lausanne vers Paris ont été supprimées et seuls trois allers-retours circulent entre Genève et Paris et deux liaisons Bâle-Paris et Zurich-Paris sont maintenues.

A Bâle et à Genève, environ la moitié des trains régionaux ont été annulés vers et en provenance de France.