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Allemagne: la grève touche les passagers

Après le fret, ce sont les passagers qui sont immobilisés
Après le fret, ce sont les passagers qui sont immobilisés
Les conducteurs de train allemands ont étendu jeudi leur grève à l'ensemble des lignes, fret et passagers, dans une épreuve de force sans précédent dans l'histoire de la Deutsche Bahn. Le trafic est perturbé dans tout le pays.

Si la Deutsche Bahn ne fait pas d'offre d'ici lundi, le syndicat
GDL veut lancer une "grève illimitée" qui "pourrait durer jusqu'à
Noël", a menacé un responsable.

"Si GDL pense nous forcer à la capitulation inconditionnelle,
cela ne leur réussira pas," a rétorqué un haut responsable de la
compagnie publique.

Grève historique

"La plus grande grève de l'histoire de la Deutsche Bahn", selon
son propre dire, contraignait des millions de passagers à trouver
une alternative pour aller au travail, même si la paralysie était
évitée en fin de matinée.



La situation est très critique dans l'est, où seuls 10% des trains
régionaux circulaient, contre 50% pour le reste du pays. Les
réseaux urbains étaient aussi particulièrement touchés. A Francfort
(ouest) et Stuttgart (sud-ouest), seul un tiers des "S-Bahn"
circulent.



A Berlin, Hambourg et Munich, il faut patienter entre 20 minutes
et une heure entre chaque train. Sur les grandes lignes, environ
deux tiers des trains circulent, essentiellement des trains à
grande vitesse (ICE). Le trafic est perturbé entre l'Allemagne et
l'Autriche.

Le fret sous pression

Des compagnies aériennes à bas coût comme Air Berlin et
Germanwings bénéficient par ricochet du mouvement avec une hausse
des réservations de 15 à 30% sur leurs lignes intérieures, selon la
presse.



Par ailleurs, la situation est "de plus en plus tendue" dans le
transport de marchandises, où les arrêts de travail commencés
mercredi touchent en moyenne 40% des trains, avec des pics de 90% à
Berlin et 70% à Hambourg. Environ 3070 conducteurs participent aux
grèves jeudi, contre 550 la veille pour le seul fret, selon GDL.
Les grèves doivent s'achever dans tous les secteurs samedi à
2h.



Le ministre des Transport Wolfgang Tiefensee a lancé un appel pour
"retourner à la table des négociations". Le gouvernement, qui s'est
longtemps tenu à l'écart d'un conflit qui ne le vise pas, multiplie
les appels pour éviter l'"escalade".



agences/boi

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Les revendications

Cette grève est le dernier épisode en date d'un bras de fer qui dure depuis des semaines et qui a déjà occasionné cinq arrêts de travail, toujours plus durs.

Le syndicat GDL, qui compte 30'000 adhérents, réclame une convention collective séparée de celle des autres corps de métiers de la Bahn, ainsi que des hausses de salaires substantielles.

La Deutsche Bahn a jusqu'ici catégoriquement refusé de céder sur le premier point, au nom de l'unité tarifaire.

Pour l'heure, les liaisons avec la Suisse ne sont pas affectées, la plupart des trains grande distance étant maintenus.

Usine Audi à l'arrêt

Conséquence de la grève, l'usine Audi à Bruxelles est à l'arrêt, car elle ne reçoit plus les pièces de carrosseries en provenance d'Allemagne et de République tchèque en raison de la grève dans les chemins de fer en Allemagne.

Les salariés du site sont "au chômage pour force majeure" jeudi et vendredi. "Normalement on devrait travailler lundi", a indiqué la porte-parole de l'usine.

L'usine reçoit normalement des carrosseries pour la Polo et pour l'A3, mais ces livraisons sont interrompues à cause d'une grève dans le transport de fret en Allemagne.