Cela fait dix ans qu'il y a moins de 500'000 nouveaux-nés par an en Italie. L'année passée, le pays a connu le nombre de naissances le plus faible depuis l'unité du pays en 1861, il y a plus de 150 ans.
Deux tiers des jeunes Italiens de moins de 34 ans vivent encore au domicile parental, record européen. Cela veut dire que les jeunes Italiens se mettent beaucoup plus tard en couple et qu'ils font des enfants plus tardivement, quand ils en font.
"Impossible" d'avoir plus d'un enfant
Cette baisse s'explique aussi par des raisons économiques. Pour les Italiens, il est difficile financièrement d'avoir plus d'un enfant par famille, comme l'explique Carolina Popolani, qui a dû renoncer à avoir un deuxième enfant, vendredi dans le 12h30.
"Je viens d'une famille nombreuse et j'aurais beaucoup aimé avoir plusieurs enfants. J'en ai une seule, mais j'aurais voulu continuer. Avec mon mari, on est tous les deux des professionnels de l'audiovisuel et celui-ci manque totalement la stabilité. C'est impossible de penser à avoir d'autres enfants, donc après la première, c'est fini."
Carolina Popolani estime que l'Etat italien ne vient pas assez en aide aux familles: "Pour les parents italiens, il y a des petites aides quand on déclare nos impôts, mais ce n'est pas suffisant et ça n'encourage pas du tout à avoir des enfants. La seule chose sur laquelle on peut compter, ce sont les grands-parents. S'ils habitent dans la même ville, sont disponibles et ne travaillent pas, ça peut aller, mais sinon c'est impossible."
Toutes les régions concernées
Cette chute de la natalité italienne concerne pratiquement toutes les régions du pays. Même dans le Mezzogiorno, désormais, on fait peu d'enfants. Et les immigrés ne compensent pas cette chute des naissances.
Résultat, le pays vieillit: 35% des Italiens ont plus de 65 ans. Pour la cinquième année consécutive, l'Italie a perdu l'an passé des habitants. En 2019, le solde démographique a été de moins 212'000 personnes. A ce rythme là, selon la revue The Lancet, l'Italie n'aura plus que 30 millions d'habitants à la fin du siècle soit la moitié de la population actuelle.
Eric Joszef/asch