Le président de ce territoire séparatiste, Arayik Haroutiounian, a déclaré aux journalistes que la "dernière bataille" pour le Nagorny Karabakh avait commencé, ajoutant, vêtu d'une tenue de camouflage, qu'il rejoignait le front pour combattre aux côtés de ses troupes.
L'armée séparatiste "a réussi à arrêter l'attaque à grande échelle de l'ennemi", a de son côté indiqué sur sa page Facebook la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, qui a évoqué de "violents combats", ajoutant que "les forces arméniennes ont lancé une contre-offensive sur un des points du fronts".
Nouvelles explosions à Stepanakert
A Stepanakert, la capitale visée vendredi par des tirs d'artillerie lourde – une première – de nouvelles explosions ont été entendues samedi matin.
Dans ce contexte, la diplomatie de la région séparatiste a appelé samedi la communauté internationale à "reconnaître l'indépendance" du Nagorny Karabakh, qualifiant cette mesure de "seul mécanisme efficace pour rétablir la paix".
Sécession meurtrière
Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, entraînant au début des années 1990 une guerre qui avait fait 30'000 morts. Le front est quasi gelé depuis, malgré des heurts réguliers.
Pour sa part, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a réitéré son appel au retrait des forces arméniennes des "territoires occupés" azerbaïdjanais comme "précondition" à un cessez-le-feu. "Nous allons reprendre nos territoires, c'est notre droit légitime et notre objectif historique", a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision Al Jazeera. "Nous ne pouvons pas attendre 30 ans de plus (...) Il faut que le conflit du Karabakh soit réglé maintenant", a-t-il souligné.
Bilans partiels des morts
Depuis le début des hostilités dimanche, seuls des bilans partiels sont communiqués, faisant état au total de 191 morts: 158 soldats du Karabakh, 14 civils arméniens, et 19 civils azerbaïdjanais, Bakou ne communiquant pas ses pertes.
Chaque camp revendique en revanche des succès démentis par l'autre et fait état de centaines de soldats ennemis tués chaque jour. Les Arméniens assurent ainsi que plus de 3000 soldats azerbaïdjanais ont péri depuis la reprise des hostilités le 27 septembre, Bakou disant avoir tué 2300 militaires arméniens.
afp/jpr
Appels au cessez-le-feu ignorés
Les deux camps ont largement ignoré les appels de la communauté internationale à faire taire les armes, tel celui vendredi du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réclamant "une fin immédiate des hostilités". Moscou, Washington et Paris, capitales des trois pays impliqués dans la médiation sur ce conflit, ont aussi réclamé un cessez-le-feu, sans succès.
Autre sujet d'inquiétude, l'envoi supposé de combattants pro-Turcs, notamment syriens, en soutien des Azerbaïdjanais sur le front. Ankara est un allié indéfectible de Bakou et le président Recep Tayyip Erdogan, à la différence des dirigeants concernés par cette guerre, n'a pas appelé à un cessez-le-feu mais au départ des Arméniens.
Sans citer nommément la Turquie, le président russe Vladimir Poutine a exprimé vendredi sa "profonde préoccupation" à ce sujet lors d'une conversation avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian.
Le président français Emmanuel Macron avait affirmé précédemment que 300 combattants "djihadistes" avaient quitté la Syrie pour rejoindre l'Azerbaïdjan en passant par la Turquie, une "ligne rouge" selon lui.
Malgré les dénégations de Bakou, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a dénombré la mort au Karabakh d'au moins 28 combattants pro-Ankara depuis le début des hostilités.