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Venise échappe l'"acqua alta" grâce à l'entrée en action de ses digues

Venise a vaincu la crue samedi 3 octobre grâce au déploiement pour la première fois d'un système de digues artificielles dressées contre la montée des eaux. [Keystone - EPA/Andrea Merola]
Venise a été protégée des inondations par les digues. / Le Journal horaire / 1 min. / le 4 octobre 2020
"Un jour historique!" : Venise a vaincu la crue samedi grâce au déploiement pour la première fois d'un système de digues artificielles dressées contre la montée des eaux qui traditionnellement submergeaient la célèbre place Saint-Marc, joyau de la Sérénissime.

Alors qu'ils avaient enfilé bottes en caoutchouc et cirés, habitants et touristes venus observer l'"acqua alta", une marée haute anormale inondant des dizaines de boutiques et hôtels ainsi que la fameuse place Saint-Marc, en ont été pour leurs frais.

La montée des eaux, qui était attendue à son pic à la mi-journée, n'a pas eu lieu, retenue par un nouveau système de digues mobiles. Le président de l'Association des commerçants de la place Saint-Marc a salué "un jour historique".

Nette différence entre mer et lagune

Selon les données recueillies et annoncées par la commune de Venise, la mer est montée d'environ 1,20 mètre, alors que le niveau de la lagune a gagné environ 70 centimètres. L'an dernier en novembre, la cote avait atteint 1,87 m, une des mesures les plus hautes jamais enregistrées.

Le projet MOSE (Moïse en italien, Module expérimental électromagnétique), inauguré cette année, est un système d'ingénierie complexe permettant "l'imperméabilisation" de la Sérénissime grâce à 78 digues placées aux points d'entrée de la lagune.

Il s'agit d'un réseau de caissons remplis d'eau, censés pouvoir se relever en 30 minutes, pour créer une barrière capable de résister à une montée des eaux de trois mètres au-dessus de la normale.

Élaboré dans les années 1980, le chantier du MOSE a démarré en 2003 et il aurait dû être prêt il y a déjà quatre ans. Mais il a pris du retard à cause de scandales de corruption et de surcoûts, pour une facture estimée à plus de sept milliards d'euros.

afp/cab

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Une vidéo de démonstration du système MOSE