Depuis la réunification de l'Allemagne, l’ONG environnementale BUND assure la conservation de l'espace laissé par la chute du rideau de fer, long de 1393 kilomètres et qui traversait le pays du nord au sud. La nature y a depuis repris ses droits, donnant au couloir le surnom de "ruban vert".
"La nature a vraiment explosé ici après l’ouverture de la frontière. Personne ne savait vraiment à qui appartenait ces terrains et ce qu’il fallait en faire, alors la nature en a profité pour gagner du terrain", a expliqué au 19h30 Olaf Olejnik, ornithologue et membre de BUND.
Ce paradis naturel d’environ 18'000 hectares est aujourd'hui un refuge idéal pour les lièvres, les papillons, les serpent ou les oiseaux. Plus de 1200 espèces menacées d'extinction, comme la cigogne noire ou la libellule verte y ont élu domicile.
Villages rasés
Construite dès 1952, cette frontière large de 500 mètres, s'étendait de la frontière tchèque à la mer Baltique et était jalonnée de miradors, de fossés anti-véhicules et d’explosifs. Plus de 300 personnes y ont péri en tentant de la franchir pour rejoindre l'ouest.
Pour construire cette muraille, le régime communiste de la République démocratique allemande (RDA) a parfois pris la décision d'évacuer et de raser des villages entiers, souvent situés dans des zones reculées.
Témoin muet de la séparation
Un lourd héritage dont sont conscients les membre de BUND, pour qui le ruban vert est un témoin muet de la séparation des deux Allemagne.
"L’un ne va pas sans l'autre. Cette ceinture verte n’existerait pas sans la terreur du régime communiste et ce couloir de la mort. Nous en avons fait quelque chose de positif, mais nous avons également le devoir d'entretenir la mémoire et le souvenir de cette partie sombre de l'histoire", insiste Dieter Leupold, responsable du Grünes Band pour BUND.
Trente ans après la réunification, le ruban vert, à mi-chemin entre zone protégée et mémorial, devrait bientôt acquérir le statut de monument naturel national.
Sébastien Milard, Anne Mailliet et asch
Angela Merkel en appelle au courage face au virus
Face à la pandémie de coronavirus, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé les Allemands à faire preuve du même "courage" que lors de la chute du régime est-allemand, samedi à l'occasion du 30e anniversaire de la réunification.
"Nous savons qu'aujourd'hui nous devons de nouveau avoir le courage d'emprunter de nouvelles voies en raison de la pandémie" de Covid-19, a affirmé la dirigeante conservatrice à Postdam, au sud-ouest de Berlin, où ont lieu les cérémonies.
"Il a fallu beaucoup de courage (...) aux gens dans l'ancienne Allemagne de l'Est qui sont descendus dans la rue, qui ont lancé la révolution pacifique" à l'automne 1989, a-t-elle ajouté lors d'une brève intervention.
Le président de la République Frank-Walter Steinmeier a quant à lui insisté sur la fierté que pouvaient éprouver les Allemands, "ces chanceux au milieu de l'Europe", 30 ans après la réunification.