Depuis vendredi Stepanakert, principale ville du Karabakh, a été la cible de frappes, forçant la population à se terrer dans les caves et les abris. Depuis la nuit de samedi à dimanche, la ville est en outre privée d'électricité. Les tirs de roquettes ont repris avec une intensité nouvelle dimanche matin.
Civils visés
"Les forces azerbaïdjanaise visent des cibles civiles", a accusé le porte-parole du ministère arménien de la Défense, Arstroun Hovhannissian. Selon les autorités locales, il s'agit de tirs de système de lance-roquettes multiples Smertch et Polonez. Des drones survolent aussi la ville.
Le président de la république auto-proclamée, Araiyk Haroutiounian, a annoncé qu'en représailles ses forces allaient désormais viser les infrastructures militaires installée dans les "grandes villes" d'Azerbaïdjan, située à plus grande distance du front, appelant les "civils à immédiatement quitter ces villes".
Deuxième ville d'Azerbaïdjan bombardée
Peu après, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé que la deuxième ville du pays "Gandja est sous le feux des forces arméniennes". Bakou a accusé l'Arménie de procéder aux tirs, ce qu'Erevan dément.
La porte-parole de la présidence du Karabakh, Vagram Pogossian, a revendiqué ces frappes comme étant séparatistes, et affirmé que l'aéroport militaire avait été "détruit".
Déclarations belliqueuses
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a réaffirmé que seul un retrait des forces arméniennes des "territoires occupés" pouvaient mettre fin au conflit datant des années 1990.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lui estimé que l'Arménie faisait face "au moment peut-être le plus décisif de son histoire" contemporaine, appelant à la mobilisation pour "la victoire".
Concernant le bilan, toujours très partiel au huitième jour de combats meurtriers vu que Bakou ne communique pas ses pertes militaires, 245 morts ont été recensés: 209 combattants séparatistes, 14 civils du Karabakh et 22 civils azerbaïdjanais. Mais chaque partie affirme avoir tué plus de deux mille soldats adverses chacune.
afp/jpr
Guerre meurtrière dans les années 1990
Le Haut-Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une guerre au début des années 1990 qui a fait 30'000 morts. Le front y est quasiment gelé depuis malgré des heurts réguliers.
Les deux camps s'accusent de la reprise des hostilités le 27 septembre, une crise parmi les plus graves, sinon la plus grave, depuis le cessez-le-feu de 1994, qui laisse craindre une guerre ouverte entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.