Le mouvement de contestation sans précédent déclenché par des soupçons de fraudes massives lors de la présidentielle du 9 août rassemble depuis tous les dimanches des dizaines de milliers de personnes, malgré la répression. Dimanche dans l'après-midi, ils étaient plus de 100'000 personnes, selon l'agence russe Interfax, à participer à une marche dédiée cette fois-ci aux "prisonniers politiques".
Le média en ligne biélorusse indépendant Tut.by a lui fait état de dizaines de milliers de personnes. Il a diffusé des images de colonnes impressionnantes de manifestants portant des bannières blanche-rouge-blanche de l'opposition.
Comme chaque dimanche, les autorités biélorusses ont déployé en nombre les forces anti-émeutes et véhicules blindés. Elles limitent aussi l'accès à l'internet mobile et réduisent le fonctionnement des transports en commun pour gêner la mobilisation.
Messages de dissuasion des autorités
"Un canon à eau a été utilisé à Minsk", a même déclaré la porte-parole du ministère de l'Intérieur biélorusse, Olga Tchemodanova, ajoutant que la police a également procédé à des "interpellations" sans les dénombrer. Vendredi, les autorités ont aussi annulé les accréditations de l'ensemble des médias étrangers, rendant difficile la couverture des évènements dans le pays.
De nombreux Biélorusses ont aussi reçu des messages du ministère de l'Intérieur les mettant en garde contre une participation à des rassemblements non autorisés. "Ne faites pas d'erreur!", pouvait-on y lire. Jusqu'ici, les foules ont néanmoins continué de descendre dans la rue.
Des centaines de manifestants, responsables de mouvements politiques, d'organisations syndicales et de journalistes ont été arrêtés depuis août accusés d'avoir organisé ou participé à la contestation. Selon le centre biélorusse de défense des droits humains Viasna, le Bélarus compte aujourd'hui 77 "prisonniers politiques".
ats/asch