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Les fossiles de dinosaures s'arrachent au prix fort aux enchères

Les squelettes de dinosaures tels que "Stan" s'arrachent à prix d'or aux enchères. [EPA - Alba Vigaray]
Les fossiles de dinosaures s'arrachent à prix fort / La Matinale / 1 min. / le 5 octobre 2020
Si vous êtes fan de Jurassic Park, le film de Steven Spielberg, sachez que dans les ventes d’automne, on s’arrache les squelettes de dinosaures. Mardi à New-York, un T-Rex (tyrannosaurus rex) sera mis aux enchères.

Ce spécimen mesure 12 mètres de long et son estimation dépasse les 8 millions de dollars (7,4 millions de francs). (Il a finalement été vendu au prix record de 31,8 millions de dollars, soit 29 millions de francs, ndlr). La semaine prochaine à Paris, la maison Drouot proposera le fossile d'un allosaure; considéré comme le grand-père du T-Rex, il est estimé à plus d'un million de francs.

Et la Suisse n'est pas en reste: l'an dernier, pour la première fois, un squelette de dinosaure s'est vendu aux enchères: "Maximus" - c'est son petit nom -, 3 mètres de long, 66 millions d'années, adjugé à 225'000 francs chez Piguet à Genève.

Animal complet

Plus il est grand, plus il est complet et plus le prix d'un fossile atteint des sommets. La complétude d'un fossile est aussi un enjeu pour les chercheurs. "L'animal complet est exceptionnel, car cela permet de connaître les connexions entre les os, comment s'inséraient les muscles", a expliqué lundi Thierry Malvesy, conservateur au Musée d'histoire naturelle de Neuchâtel, dans La Matinale.

"Et le fait de comprendre l'insertion des muscles permet de savoir comment ils se déplaçaient, comment ils vivaient, et donc d'arriver à reconstituer scientifiquement leur vie d'antan".

Trop chers pour les musées

Le prix de ces squelettes de dinosaures vendus aux enchères rend leur acquisition impossible pour les musées. Cela ne pose pas de problème à celui de Neuchâtel, qui achète directement à des privés, avant tout des pièces jurassiennes.

Mais si la mode d'avoir un "dino" dans son salon devait "se multiplier, voire se généraliser, et si la paléontologie devait devenir un marché, comme on parle de marché de l'art, cela pourrait être inquiétant, car ce sont autant de ressources scientifiques que l'on va perdre, ou récupérer beaucoup plus tard, quand la personne va rétrocéder cette pièce à des structures universitaires, à des musées ou à des scientifiques", relève Thierry Malvesy. Il peut donc y avoir une perte d'informations sur des pièces exceptionnelles.

Toujours des découvertes

Le spécialiste se montre pourtant optimiste: il y aura toujours des découvertes de dinosaures, dans des régions inexplorées. Reste à les sortir de terre: il a fallu 30'000 heures pour déterrer et reconstituer le squelette de "Stan", la vedette des enchères de mardi chez Christie's.

Sylvie Lambelet/jpr

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