Une économie en récession
Avant le Covid-19, l'économie était le principal atout de Donald Trump, celui sur lequel il entendait faire campagne pour la présidentielle du 3 novembre. En février 2020, la croissance était florissante et le chômage au plus bas. Mais avec l'arrivée de la crise sanitaire, doublée d'une crise économique, tout s'est effondré tel un château de cartes.
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En matière de politique économique, le président républicain a - comme promis - stimulé les profits des entreprises à grands coups de baisses d'impôts. Il a également augmenté les investissements dans certains secteurs mais, ce faisant, il creusé la dette à un niveau record.
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Donald Trump avait aussi dit vouloir protéger les Etats-Unis de la concurrence étrangère. Là aussi, il a tenu ses engagements, quitte à déclencher des guerres commerciales avec la Chine, le Canada et l'Union européenne, et pour des bénéfices incertains.
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Migration et santé: un bilan mitigé
Le locataire de la Maison Blanche a toujours clamé qu'il voulait un mur tout le long des 3200 kilomètres de frontière commune avec le Mexique, et envoyer la facture à son voisin du sud. En réalité, seuls quelques kilomètres de clôture sont vraiment sortis de terre sous le mandat de Donald Trump ; l'essentiel avait été construit avant son élection, notamment après une loi votée par les parlementaires américains à l'instigation du président George W. Bush en octobre 2006. Actuellement, la barrière court sur 655 kilomètres, sur des portions discontinues.
Après avoir triplé entre 1990 et 2007, passant de 3,5 millions à 12,2 millions de personnes, le nombre d'illégaux est redescendu à 10,5 millions en 2017, le niveau de 2004, selon un rapport du Pew Research Institute, et - autre fait marquant - le nombre de personnes arrivant illégalement du Mexique décline. La majorité des clandestins qui arrivent aux Etats-Unis viennent désormais d'Amérique centrale et d'Asie.
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En matière de santé, l'assurance maladie obligatoire mise en place par Barack Obama a été fortement altérée pendant le présent mandat. Le président et les républicains ont toutefois échoué à l'abroger dans sa totalité, comme ils s'y étaient engagés. Approuvée en 2010, la loi portée par l'administration Obama avait permis d'assurer plus de 20 millions d'Américains supplémentaires. Mais depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, quelque 7 millions d'entre eux ont perdu leur couverture, selon l'Institut Gallup.
Car après un échec cuisant en 2017 au Congrès, les républicains ont sapé les fondements de l'"Obamacare" à coups de mesures fiscales et de recours en justice. Ils sont ainsi parvenus à supprimer l'amende sanctionnant l'absence d'assurance, à la suite de quoi plusieurs Etats républicains ont introduit de nouveaux recours en justice, plaidant que la loi ne tenait plus. Saisie par les démocrates, la Cour suprême doit réexaminer l'Obamacare, qu'elle avait déjà validé en 2012 puis en 2015 d'ici la fin de l'année.
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Désengagement total sur le climat
Donald Trump l'a toujours affirmé et il l'a encore rappelé récemment: il ne croit pas au changement climatique. Conséquence logique: il a annoncé en 2017 le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat et a assoupli les législations environnementales. A ce chapitre, il a donc tenu parole et été jusqu'au bout de ses engagements, avec notamment le soutien d'une partie du secteur économique américain.
Cartes bousculées à l'international
Que restera-t-il des années Trump sur le plan international? Sans doute le souvenir d'une diplomatie qui n'a pas hésité à bousculer les alliés traditionnels faisant parfois retenir son souffle à la planète entière et avec un impact durable dans certains dossiers.
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Donald Trump a ainsi commencé par menacer la Corée du Nord de guerre nucléaire avant de mettre en scène son amitié avec Kim Jong-Un. Il n'est cependant pas parvenu à le faire renoncer aux armes atomiques.
Avec les Iraniens, les positions américaines se sont durcies ces dernières années: Donald Trump est même allé jusqu'à dénoncer unilatéralement l'accord sur le nucléaire conclu de haute lutte avant son arrivée à la Maison Blanche. On retiendra enfin ce geste fort en direction d'Israël avec le transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem et, plus récemment, l'"accord de paix" entre les Emirats arabes unis et l'Etat hébreu, avec des conséquences sur le conflit israélo-palestinien qui restent à mesurer.
Une gestion hasardeuse du Covid-19
A un mois de la présidentielle américaine, le 3 novembre, et alors que Donald Trump lui-même est rattrapé par le Covid-19, il est difficile de dresser un bilan de son mandat sans aborder sa gestion hasardeuse de la pandémie.
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Outre des déclarations contradictoires sur le virus et un refus d'imposer des mesures drastiques à l'ensemble des Etats-Unis, impossible d'occulter le bilan américain, parmi les plus élevés au monde: en à peine plus de six mois, le pays déplore déjà plus de 200'000 morts.
Juliette Galeazzi, avec Tristan Dessert