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Economie, santé, politique étrangère: quel bilan pour les années Trump?

4 ans après son arrivée à la présidence des Etats-Unis, le bilan de Donald Trump
4 ans après son arrivée à la présidence des Etats-Unis, le bilan de Donald Trump / 19h30 / 3 min. / le 4 octobre 2020
Le président des Etats-Unis Donald Trump se vante souvent d'avoir accompli durant son mandat plus que n'importe lequel de ses prédécesseurs. Mais en quatre ans a-t-il vraiment réussi à rendre l'Amérique "great again"?

Une économie en récession

Avant le Covid-19, l'économie était le principal atout de Donald Trump, celui sur lequel il entendait faire campagne pour la présidentielle du 3 novembre. En février 2020, la croissance était florissante et le chômage au plus bas. Mais avec l'arrivée de la crise sanitaire, doublée d'une crise économique, tout s'est effondré tel un château de cartes.

>> Lire : Les Etats-Unis pris de vertige face à la crise économique qui menace

En matière de politique économique, le président républicain a - comme promis - stimulé les profits des entreprises à grands coups de baisses d'impôts. Il a également augmenté les investissements dans certains secteurs mais, ce faisant, il creusé la dette à un niveau record.

>> Lire : Pour Donald Trump, la réforme fiscale "rend à l'Amérique sa grandeur"

Donald Trump avait aussi dit vouloir protéger les Etats-Unis de la concurrence étrangère. Là aussi, il a tenu ses engagements, quitte à déclencher des guerres commerciales avec la Chine, le Canada et l'Union européenne, et pour des bénéfices incertains.

>> Voir l'émission Géopolitis sur la guerre commerciale entre Etats-Unis et Chine (mai 2019) :

Géopolitis: Guerre commerciale [Reuters - Jonathan Ernst/Aly Song]
Guerre commerciale / Geopolitis / 25 min. / le 2 juin 2019

>> Lire : Les taxes américaines de 2018 contre la Chine jugées illégales par l'OMC

Migration et santé: un bilan mitigé

Le locataire de la Maison Blanche a toujours clamé qu'il voulait un mur tout le long des 3200 kilomètres de frontière commune avec le Mexique, et envoyer la facture à son voisin du sud. En réalité, seuls quelques kilomètres de clôture sont vraiment sortis de terre sous le mandat de Donald Trump ; l'essentiel avait été construit avant son élection, notamment après une loi votée par les parlementaires américains à l'instigation du président George W. Bush en octobre 2006. Actuellement, la barrière court sur 655 kilomètres, sur des portions discontinues.

Après avoir triplé entre 1990 et 2007, passant de 3,5 millions à 12,2 millions de personnes, le nombre d'illégaux est redescendu à 10,5 millions en 2017, le niveau de 2004, selon un rapport du Pew Research Institute, et - autre fait marquant - le nombre de personnes arrivant illégalement du Mexique décline. La majorité des clandestins qui arrivent aux Etats-Unis viennent désormais d'Amérique centrale et d'Asie.

>> Lire : Accord sur l'immigration trouvé et signé entre les USA et le Mexique

En matière de santé, l'assurance maladie obligatoire mise en place par Barack Obama a été fortement altérée pendant le présent mandat. Le président et les républicains ont toutefois échoué à l'abroger dans sa totalité, comme ils s'y étaient engagés. Approuvée en 2010, la loi portée par l'administration Obama avait permis d'assurer plus de 20 millions d'Américains supplémentaires. Mais depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, quelque 7 millions d'entre eux ont perdu leur couverture, selon l'Institut Gallup.

Car après un échec cuisant en 2017 au Congrès, les républicains ont sapé les fondements de l'"Obamacare" à coups de mesures fiscales et de recours en justice. Ils sont ainsi parvenus à supprimer l'amende sanctionnant l'absence d'assurance, à la suite de quoi plusieurs Etats républicains ont introduit de nouveaux recours en justice, plaidant que la loi ne tenait plus. Saisie par les démocrates, la Cour suprême doit réexaminer l'Obamacare, qu'elle avait déjà validé en 2012 puis en 2015 d'ici la fin de l'année.

>> Lire : L'administration Trump veut faire abroger l'assurance santé Obamacare

Désengagement total sur le climat

Donald Trump l'a toujours affirmé et il l'a encore rappelé récemment: il ne croit pas au changement climatique. Conséquence logique: il a annoncé en 2017 le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat et a assoupli les législations environnementales. A ce chapitre, il a donc tenu parole et été jusqu'au bout de ses engagements, avec notamment le soutien d'une partie du secteur économique américain.

>> Réécouter ce sujet du 12h30 du 2 juin 2017 :

Les Etats-Unis vont désormais exporter une partie de leur production gazière. [Eric Gay]Eric Gay
La décision de Donald Trump sur le climat cautionnée par une part du secteur économique américain / Le 12h30 / 1 min. / le 2 juin 2017

Cartes bousculées à l'international

Donald Trump et Kim Jong Un se sont serré la main sur la frontière, en zone démilitarisée. [Reuters - Kevin Lamarque]
Donald Trump et Kim Jong Un se sont serré la main sur la frontière, en zone démilitarisée. [Reuters - Kevin Lamarque]

Que restera-t-il des années Trump sur le plan international? Sans doute le souvenir d'une diplomatie qui n'a pas hésité à bousculer les alliés traditionnels faisant parfois retenir son souffle à la planète entière et avec un impact durable dans certains dossiers.

>> Lire : Comment Donald Trump rebat les cartes de la sécurité européenne

Donald Trump a ainsi commencé par menacer la Corée du Nord de guerre nucléaire avant de mettre en scène son amitié avec Kim Jong-Un. Il n'est cependant pas parvenu à le faire renoncer aux armes atomiques.

Avec les Iraniens, les positions américaines se sont durcies ces dernières années: Donald Trump est même allé jusqu'à dénoncer unilatéralement l'accord sur le nucléaire conclu de haute lutte avant son arrivée à la Maison Blanche. On retiendra enfin ce geste fort en direction d'Israël avec le transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem et, plus récemment, l'"accord de paix" entre les Emirats arabes unis et l'Etat hébreu, avec des conséquences sur le conflit israélo-palestinien qui restent à mesurer.

Une gestion hasardeuse du Covid-19

A un mois de la présidentielle américaine, le 3 novembre, et alors que Donald Trump lui-même est rattrapé par le Covid-19, il est difficile de dresser un bilan de son mandat sans aborder sa gestion hasardeuse de la pandémie.

>> Lire : Donald Trump sort saluer ses partisans avant un possible retour à la Maison Blanche

Outre des déclarations contradictoires sur le virus et un refus d'imposer des mesures drastiques à l'ensemble des Etats-Unis, impossible d'occulter le bilan américain, parmi les plus élevés au monde: en à peine plus de six mois, le pays déplore déjà plus de 200'000 morts.

>> L'analyse de Tristan Dessert, journaliste à la rubrique internationale, dans le 19h30 :

Le commentaire de Tristan Dessert, journaliste à la RTS.
Le commentaire de Tristan Dessert, journaliste à la RTS. / 19h30 / 1 min. / le 4 octobre 2020

Juliette Galeazzi, avec Tristan Dessert

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