"Dans le cadre de négociations pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé et de Sophie Pétronin, plus d'une centaine de prisonniers djihadistes ont été libérés ce week-end sur le territoire malien", a déclaré l'un des responsables de la médiation sous le couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité de l'affaire. Des libérations d'une telle ampleur sont très rares au Mali.
Un responsable des services de sécurité maliens a confirmé ces informations. Les prisonniers ont été relâchés dans le secteur de Niono (centre) et dans la région de Tessalit (nord) vers où ils ont été acheminés par avion, a-t-il précisé.
Enlevée en 2016
Sophie Pétronin, humanitaire française, a été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao (nord du Mali), où elle vivait depuis de longues années et dirigeait une organisation d'aide à l'enfance.
Une dernière vidéo où elle apparaissait avait été reçue mi-juin 2018. Elle y semblait très fatiguée, le visage émacié, et en appelait au président français Emmanuel Macron. Dans une autre vidéo en novembre 2018, où elle ne figurait pas, ses ravisseurs affirmaient que son état de santé s'était dégradé.
Ancien chef de l'opposition
Quant au second otage, Soumaïla Cissé, ancien chef de l'opposition parlementaire et deuxième à trois reprises de l'élection présidentielle, il a été kidnappé le 25 mars alors qu'il était en campagne pour les législatives dans la région de Tombouctou (nord-ouest).
Il s'agissait d'un enlèvement sans précédent d'une personnalité nationale de cette stature, même dans un pays et un contexte sécuritaire où de nombreux rapts ont été perpétrés pour différentes raisons. Son sort a constitué un des cris de ralliement de la contestation de plusieurs mois contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta.
Crise sécuritaire au Mali
La libération de ces djihadistes intervient alors que le Mali est passé sous une nouvelle autorité, avec le coup d'Etat militaire qui a renversé le président Keïta le 18 août.
Les militaires viennent d'engager une transition censée ramener les civils au pouvoir au bout de 18 mois. Ils conservent une forte emprise sur la direction du pays.
Le Mali est plongé dans une crise sécuritaire profonde depuis les insurrections indépendantistes et djihadistes parties du nord en 2012.
afp/fgn