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L'Australie renouvelle son Parlement

Kevin Rudd devrait devenir le nouveau Premier ministre australien
Kevin Rudd devrait devenir le nouveau Premier ministre australien
Les Australiens sont appelés aux urnes samedi pour élire leur Parlement. Les derniers sondages annonçaient le Premier ministre sortant John Howard largement battu par son rival travailliste Kevin Rudd.

"Howard a besoin d'un miracle", titrait vendredi le Sydney
Morning Herald, qui publiait un sondage de l'institut Nielsen,
prévoyant une défaite des conservateurs sur un score de 47% contre
53% aux travaillistes. Si ces intentions de vote se traduisent dans
les urnes, le Labour remporterait 46 sièges de plus que lors de la
dernière élection de 2004, alors qu'il ne lui en faut que 16
supplémentaires pour prendre la majorité au Parlement.

Même Murdoch

Dans son éditorial, le Sydney Morning Herald prenait fait et
cause pour Kevin Rudd, ancien diplomate de 50 ans, affirmant que le
gouvernement de Ron Howard, au pouvoir depuis 11 ans, "n'a pas
montré la volonté de répondre aux nouveaux et importants défis
auxquels l'Australie est confrontée". "Nous pensons qu'aujourd'hui
le pays doit chercher ailleurs ces réponses, auprès de Kevin Rudd
et des travaillistes", écrit le journal.



Un autre sondage de l'institut Morgan plaçait également Kevin Rudd
en tête, avec 52% d'intentions de vote, contre 48% aux
conservateurs. Le journal The Australian, propriété du tycoon
Rupert Murdoch, s'est également rangé du côté travailliste, une
première depuis 1972. "John Howard et son équipe ont fait leurs
preuves mais selon nous, ils n'ont plus d'énergie", estimait
vendredi The Australian.

Dossier irakien fatal

Ces sondages ont de surcroît été réalisés avant que la campagne
de John Howard, déjà émaillée de revers, ne pâtisse jeudi de
nouvelles révélations cette fois sur des combines de membres de son
parti Libéral pour discréditer les travaillistes. Le parti Libéral
a en effet reconnu avoir exclu deux de ses membres pour avoir
distribué de faux tracts faisant état de liens entre l'opposition
et des terroristes islamistes.



Si samedi les urnes donnent raison aux sondages, John Howard, 68
ans, tirera sa révérence au terme de 11 ans de pouvoir, marqués
notamment par une croissance économique au beau fixe et un taux de
chômage aujourd'hui au plus bas (4,3%). Mais la cote du chef du
gouvernement a pâti de son alignement sans faille sur l'allié
américain et de sa décision de maintenir, contre vents et marées,
des troupes en Irak. L'opposition s'est précisément engagée à
rapatrier les quelque 1500 militaires australiens encore présents
en Irak.



afp/kot

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John Howard victime du réchauffement

Parallèlement au dossier irakien, John Howard a perdu du terrain sur l'autre thème vedette de la campagne: le réchauffement climatique.

Car s'il admet désormais la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, le Premier ministre n'en minimise pas moins l'urgence à agir.

"Le changement climatique est un problème sérieux, mais la fin du monde n'est pas pour demain", a-t-il encore récemment soutenu.

L'Australie est le seul pays industrialisé, avec les Etats-Unis, à ne pas avoir signé le protocole de Kyoto.

Des excuses promises aux Aborigènes

Kevin Rudd a conclu vendredi sa campagne par un appel en direction de la communauté la plus défavorisée d'Australie, celle des Aborigènes.

Le leader travailliste leur a promis ce que John Howard leur a toujours refusé: des excuses officielles. "En tant que Premier ministre de ce pays, je leur présenterai des excuses", a promis Kevin Rudd vendredi.

John Howard a lui récemment déclaré n'avoir "jamais souhaité d'excuses nationales" parce qu'il "ne croit pas que la génération actuelle puisse être tenue responsable des errements de ses parents".