Pervez Musharraf s'était engagé à quitter l'uniforme une fois
levés les obstacles à sa réélection. Sa réélection par le Parlement
a en effet été validée par la Cour suprême qui a été purgée des
juges hostiles au président après la proclamation de l'état
d'urgence, le 3 novembre.
La retraite militaire de Musharraf était l'une des principales
exigences formulées par l'opposition et ses alliés occidentaux, au
premier rang desquels figurent les Etats-Unis. Ce départ pourrait
permettre d'éviter un possible appel au boycott par les partis
d'opposition des élections législatives de janvier prochain. Depuis
sa prise de pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat en 1999, Pervez
Musharraf cumulait les fonctions de président et de chef des
armées.
Départ en grande pompe
Pervez Musharraf a remis son bâton de commandant en chef de
l'armée au cours d'une cérémonie en grande pompe au quartier
général des forces armées du Pakistan, à Rawalpindi, la
ville-garnison de la banlieue d'Islamabad. Son successeur à la tête
de l'institution militaire est le général Ashfaq Kiyani. Ce dernier
a été nommé le 8 octobre chef d'état-major adjoint des armées et
ainsi désigné par le général Musharraf comme son successeur.
Le chef de l'Etat fait ainsi ses adieux à une institution qu'il a
dirigée pendant près d'une décennie. "Après avoir porté l'uniforme
pendant 46 ans, je dis au revoir à cette armée", a-t-il dit. "Cette
armée, c'est ma vie, c'est ma passion. J'ai aimé cette armée", a
déclaré Pervez Musharraf en direct à la télévision.
afp/cab
L'armée restera omniprésente
Pervez Musharraf, qui doit prêter serment jeudi comme "président civil", avait entamé mardi une tournée d'adieux dans les casernes, contraint de quitter au préalable ses fonction de chef d'état-major des armées qu'il occupait depuis le 7 octobre 1998, un an avant son coup d'Etat sans violences du 12 octobre 1999.
Dans un Pakistan en pleine crise politique, sous état d'urgence depuis le 3 novembre, le général Kiyani jouera sans nul doute un rôle de premier plan dans un pays qui a vécu la moitié de ses 60 années d'existence sous la férule de généraux putschistes.