"Les Américains ont été témoins de ce qui est le plus gros échec de toute administration présidentielle dans l'histoire de notre pays", a lancé d'emblée la sénatrice démocrate de 55 ans, qui serait la première femme à devenir vice-présidente des Etats-Unis en cas de victoire de Joe Biden le 3 novembre.
Défendant au contraire les mesures de l'administration Trump, Mike Pence, 61 ans, a accusé Kamala Harris de "saper la confiance" des Américains dans un vaccin actuellement en préparation, alors que les démocrates accusent la Maison Blanche de vouloir court-circuiter les procédures pour qu'un vaccin soit prêt avant le scrutin.
Huit jours après le premier face-à-face entre le président républicain, 74 ans, et son adversaire démocrate, 77 ans, qui avait viré au pugilat verbal, le duel entre les colistiers a donné lieu à des échanges sur le fond, plus posés, bien que fermes.
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Pas de vainqueur
Mais dans les faits, le débat n'a pas fait émerger un vainqueur apparent, au moment où le "ticket" républicain doit absolument refaire son retard de plus en plus marqué dans les sondages.
Se montrant courtois, Mike Pence, dont la sobriété tranche avec la personnalité haute en couleur de Donald Trump, a même "félicité" Kamala Harris, fille d'un père jamaïcan et d'une mère indienne, pour sa candidature "historique", en tant que première colistière noire au nom d'un grand parti.
Réactions de Donald Trump et Joe Biden
"Mike Pence a largement gagné", a assuré sur Twitter Donald Trump, convalescent du coronavirus et confiné à la présidence. "Kamala Harris, nous sommes tous fiers de toi ce soir", a tweeté de son côté Joe Biden.
L'unique débat entre colistiers a pris un relief encore plus particulier depuis que Donald Trump a été hospitalisé pendant trois jours après avoir contracté le Covid-19, qui l'empêche de faire campagne sur le terrain.
Le vice-président est en effet appelé à remplacer le président des Etats-Unis en cas de décès ou d'incapacité.
"L'enjeu de la vice-présidence est plus important dans cette élection-là, du fait de l'âge des candidats à la présidence (74 ans pour Donald Trump, 77 pour Joe Biden, ndlr.)", indique Didier Combeau, spécialiste des Etats-Unis.
"Pour Kamala Harris, l'enjeu était d'apparaître comme présidentiable, d'autant plus que Joe Biden a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas un second mandat, s'il était élu en novembre", souligne-t-il.
afp/br
Une mouche superstar
Une mouche s'est invitée dans le débat de mercredi et a fait les délice des réseaux sociaux. Le débat avec la sénatrice Kamala Harris était déjà bien entamé lorsqu'une mouche est venue se poser sur la chevelure blanche de Mike Pence, durant environ deux minutes, sans que celui-ci ne semble s'en rendre compte.
Se vantant d'avoir eu "le meilleur siège de la soirée", un compte Twitter dédié, @MikePenceFly (Mouche de Mike Pence), a engrangé en quelques minutes plusieurs milliers d'abonnés.
Everyone jealous because I got the best seat for the debate tonight.
— Most Famous Fly (@MikePenceFly) October 8, 2020
Sautant sur l'occasion, l'équipe de campagne du candidat Joe Biden, dont Mme Harris est la colistière, a publié une photo de Joe Biden, le regard malicieux, tenant une tapette à mouches orange dans les mains, accompagnée du message: "Versez 5 dollars pour aider cette campagne à prendre son envol".
Pitch in $5 to help this campaign fly. https://t.co/CqHAId0j8t pic.twitter.com/NbkPl0a8HV
— Joe Biden (@JoeBiden) October 8, 2020
Et son site proposait à la vente des tapettes "Truth over Flies" ("La vérité plus forte que les mouches"), pour 10 dollars l'unité.
Pandémie omniprésente
A moins de quatre semaines du scrutin, la pandémie s'est invitée jusque sur le plateau du débat télévisé à Salt Lake City, dans l'Utah.
Des parois en plexiglas ont été installées pour séparer l'actuel vice-président républicain et la sénatrice démocrate, et les bureaux où ils ont pris place ont été éloignés de près de quatre mètres.
Ex-procureure habituée des réquisitoires acérés, Kamala Harris a reproché à son adversaire le bilan de plus de 210'000 morts qui fait des Etats-Unis le pays le plus endeuillé au monde par la pandémie. Mike Pence est en effet depuis février aux commandes de la cellule de crise de la Maison Blanche chargée de lutter contre le coronavirus.