La cérémonie à Islamabad a été transmise en direct par la
télévision d'Etat. Pervez Musharraf a promis une transition
complète vers la démocratie au Pakistan, mais "à notre façon",
a-t-il averti à l'attention de la communauté internationale qui le
presse de lever l'état d'urgence.
Le fait qu'il renonce à son poste de chef des armées pour prêter
serment était une des exigences formulées par l'opposition.
Musharraf portait pour l'occasion le sherwani, la tunique
traditionnelle.
Enfer et déluge
Le président a en outre réaffirmé que les élections législatives
auraient lieu le 8 janvier "que l'Enfer arrive sur terre ou qu'il y
ait un déluge". Il en a également profité pour égratigner l'ancien
premier juge de la Cour suprême qu'il a accusé d'avoir conspiré
pour "faire dérailler" la démocratie.
Pervez Musharraf a aussi salué le retour de ses adversaires en
exil, les anciens Premiers ministres Benazir Bhutto et Nawaz
Sharif. "Nous comprenons notre propre société, notre environnement,
bien mieux que personne en Occident", a-t-il conclu, sans évoquer
dans un premier temps l'état d'urgence, qu'il a décrété le 3
novembre. Plus tard, il a dit vouloir le lever (lire
ci-contre).
agences/boi/hof
Nouveaux affrontements
Loin de l'apparat politique, la tension reste vive sur le terrain.
De nouveaux heurts ont éclaté à peu près quand le président prêtait serment et s'exprimait à la télévision.
A Lahore, dans l'est du pays, de violents affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et des avocats manifestant contre l'investiture de Musharraf.
Au moins 12 avocats ont été blessés par les policiers qui ont chargé leur manifestation à coups de bâtons.
Les avocats sont, depuis plus de huit mois, à la pointe de la contestation du régime de Musharraf, devançant même les partis d'opposition.
Vers une levée de l'état d'urgence
Le président pakistanais Pervez Musharraf s'est dit "déterminé" jeudi à lever l'état d'urgence dans le pays d'ici le 16 décembre dans une allocation télévisée prononcée au soir de son investiture pour un nouveau mandat présidentiel de cinq ans.
La levée de l'état d'urgence imposé le 3 novembre par le chef de l'Etat est l'une des conditions posées par l'opposition pour sa participation aux élections législatives du 8 janvier.
Il a aussi appelé ses deux principaux rivaux, les anciens Premiers ministres Benazir Bhutto et Nawaz Sharif, récemment rentrés d'exil, à ne pas boycotter le scrutin législatif du 8 janvier.