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Bakou "ne peut rien exclure" mais appelle Erevan au dialogue

Le grand-débat - Haut-Karabakh, quelle issue ?
Le grand-débat - Haut-Karabakh, quelle issue ? / Forum / 18 min. / le 8 octobre 2020
L'Azerbaïdjan "ne peut rien exclure" sur le Haut-Karabakh, y compris une régionalisation du conflit qu'elle ne veut pas. L'Arménie doit se réengager dans un dialogue de paix, pourquoi pas en Suisse, dit un haut responsable qui cible l'attentisme du Groupe de Minsk.

"Il est impossible de dire quelle sera la situation dans dix jours", explique le conseiller diplomatique de la vice-présidente Mehriban Alieva, Elchin Amirbayov. Cet ancien ambassadeur en Suisse dénonce les "provocations" du Premier ministre arménien Nikol Pachinian avec le tir d'engins chaque jour depuis le territoire arménien sur des zones azerbaïdjanaises (lire encadré).

Et de dénoncer "des crimes de guerre" et des violations du droit international humanitaire (DIH) ayant pour objectif des représailles de Bakou contre l'Arménie. Celles-ci feraient entrer Moscou dans le conflit aux côtés d'Erevan, alors que le président russe a rappelé mercredi que cette alliance reste valable. Un scénario qui ne peut être exclu si les villes azerbaïdjanaises sont largement ciblées mais "on ne devrait pas en arriver là", estime le conseiller diplomatique.

>> Lire : Poutine, Macron et Trump appellent à un cessez-le-feu au Haut-Karabakh

Pour le moment, le conflit reste centré sur la région séparatiste du Haut-Karabakh, revendiquée par Bakou. Le gouvernement azerbaïdjanais affirme ne pas recevoir d'aide militaire turque dans ces combats, contrairement aux déclarations d'Erevan. "Nous n'avons pas besoin d'une armée étrangère", dit le conseiller diplomatique.

Les deux camps s'accusent d'être responsables de la relance des hostilités fin septembre et de recourir à des mercenaires. L'Azerbaïdjan affirme avoir repris au total vingt villages et une ville dans la zone, habitée quasiment entièrement par des Arméniens.

>> Lire : Nuit de bombardements sur la capitale du Haut-Karabakh

Accusation lancée à Genève

Alors qu'Handicap International (HI) a dénoncé le recours à des bombes à sous-munitions, interdites, les passes d'armes entre les deux parties n'ont cessé depuis une semaine, y compris au Conseil des droits de l'homme à Genève.

L'Arménie accuse son voisin d'une volonté "génocidaire". Bakou rappelle de son côté que 200'000 Azerbaïdjanais ont dû fuir le Haut-Karabakh dans les années 90 et dénonce un "nettoyage ethnique" alors.

Selon Elchin Amirbayov, la France, la Russie et les Etats-Unis – coprésidents du Groupe de Minsk, chargé depuis près de 30 ans de faciliter une résolution pacifique de cet affrontement – portent eux-mêmes une responsabilité. "En l'absence d'une réaction des médiateurs", l'Arménie a pu s'appuyer depuis le début des années 90 sur "une certaine impunité", affirme le conseiller diplomatique.

Suisse saluée

Bakou est prête à revenir aux négociations, "mais il faut savoir de quoi on discute". Sans un menu clair, "nous ne voulons pas venir dans une belle ville comme Genève", où a eu lieu le dernier sommet en 2017 entre Ilham Aliev et l'ancien président arménien Serge Sarkissian.

La Suisse s'est dite récemment prête à accueillir à nouveau des discussions de haut niveau. Le site de la rencontre "ne sera pas le plus important", explique Elchin Amirbayov qui remercie le Conseil fédéral pour cette offre.

ats/sjaq

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Les bombardements de Stepanakert continuent

Stepanakert, capitale de la république auto-proclamée du Haut-Karabakh, a été de nouveau la cible de nombreux bombardements azerbaïdjanais dans la nuit de mercredi à jeudi.

Une rue de Stepanakert après des bombardements azerbaïjanais sur la capitale de la république auto-proclamée du Haut-Karabakh, le 7 octobre 2020. [Keystone/AP photo - Dmitri Lovetsky]
Une rue de Stepanakert après des bombardements azerbaïjanais sur la capitale de la république auto-proclamée du Haut-Karabakh, le 7 octobre 2020. [Keystone/AP photo - Dmitri Lovetsky]

Toute la nuit, de 21h jusqu'à 5h locales du matin, les sirènes d'alertes ont résonné à intervalles réguliers dans la ville, suivies de lourdes explosions faisant trembler le sol, allant généralement par trois ou quatre. Comme la nuit précédente, ces salves se sont abattues à peu près toutes les heures.

Des engins non-explosés sont visibles en ville, alors que des habitations ont été entièrement soufflées par ces tirs, avec des cratères allant parfois jusqu'à une dizaine de mètres, signe de la puissance des bombes utilisées.

Des drones survolent également régulièrement la ville, plutôt de jour, procédant à des tirs isolés apparemment plus ciblés.

Le côté azerbaïdjanais aussi attaqué

Du côté azerbaïdjanais, on accuse jeudi matin aussi les séparatistes arméniens d'avoir, pendant la nuit et dans la matinée, "fait feu sur les zones habitées" de civils, citant les districts de Bardinsk, Agdjabedine, Goranboy, Terter et Agdam. "Il y a des morts et des blessés", selon le ministère azerbaïdjanais de la Défense.

Sur le front lui-même, le ministère de la Défense du Karabakh a jugé la situation "stable mais tendue pendant la nuit" (...) Des combats ont repris (dans la matinée) dans le nord et le sud", poursuit-il.

afp/sjaq