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La "capitale" du Haut-Karabakh bombardée malgré le cessez-le-feu

Les ruines d'une maison à Stepanakert, dans le Haut-Karabakh. [Keystone - AP]
Bombardements de Stepanakert dans le Haut-Karabakh / Le Journal de 22h30 / 22 sec. / le 10 octobre 2020
Malgré le cessez-le-feu négocié avec Moscou après près de deux semaines de combats pour la région séparatiste du Haut-Karabakh, la "capitale" Stepanakert, sous contrôle des séparatistes arméniens, a été bombardée ce samedi.

Après une matinée de combats, le calme n'a régné que brièvement à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, avant que les deux camps, l'Azerbaïdjan et l'Arménie, ne s'accusent à nouveau d'attaques.

"L'Arménie viole de manière flagrante le cessez-le-feu, tente d'attaquer dans les directions de Fizuli-Jebrail et Agdam-Terter" au Haut-Karabakh, a déclaré le ministère de la Défense azerbaïdjanais.

"Les forces azerbaïdjanaises ont lancé une attaque à 12h05", soit après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, a de son côté déclaré le ministère de la Défense arménien, dénonçant le "mensonge" de Bakou concernant les attaques arméniennes.

Stepanakert bombardée

Stepanakert, la capitale régionale du Haut-Karabakh sous contrôle des séparatistes arméniens, a été samedi soir la cible de bombardements, en dépit du cessez-le-feu. Sept lourdes explosions ont été entendues vers 23h30 (heure locale), faisant trembler le sol dans toute la ville. Immédiatement après cette salve, les sirènes d'alerte ont sonné pendant plusieurs minutes pour appeler les habitants à se réfugier dans les caves et abris.

Longues négociations

Les chefs de la diplomatie arménienne et azerbaïdjanaise avaient convenu, avec la médiation russe, d'un cessez-le-feu après des négociations de plus de 10 heures qui se sont terminées très tard dans la nuit de vendredi à samedi à Moscou.

Ce cessez-le-feu humanitaire devait permettre d'échanger des prisonniers de guerre et les corps de victimes, selon la diplomatie russe.

Réactions internationales

La France, coprésidente du groupe de médiateurs dit de Minsk, avait appelé samedi au "strict" respect du cessez-le-feu.

L'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont également engagés "à des négociations substantielles pour parvenir rapidement à un règlement pacifique" du conflit, avec la médiation des trois coprésidents (France, Russie, Etats-Unis) du groupe de Minsk de l'OSCE, a précisé Moscou.

Ces dernières devront "reprendre sans préconditions", a insisté la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll.

Le cessez-le-feu est "un premier pas important, mais ne remplacera pas une solution permanente", a indiqué samedi le ministère des Affaires étrangères de la Turquie, premier soutien de Bakou.

ats/vkiss

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Plusieurs centaines de morts

L'Azerbaïdjan se dit déterminé à reconquérir par les armes le Haut-Karabakh, une région séparatiste essentiellement peuplée d'Arméniens. Il soutient que seul un retrait des troupes ennemies mettrait fin aux combats. Une première guerre entre 1988 et 1994 y avait fait 30'000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Le front est depuis resté figé malgré des heurts récurrents.

Depuis la reprise des affrontements il y a 13 jours, le bilan officiel est monté à plus de 400 morts, dont 22 civils arméniens et 31 azerbaïdjanais. Il est cependant très partiel et pourrait être bien plus élevé, chaque camp affirmant avoir éliminé des milliers de soldats ennemis. Bakou ne révèle pas ses pertes militaires.

Les affrontements se sont étendus ces derniers jours avec des bombardements sur les zones urbaines des deux côtés. Selon les autorités séparatistes, la moitié des 140'000 habitants du Haut-Karabakh ont déjà été déplacés par ces affrontements.