L'annonce de la nationalisation d'Alitalia avait déjà été faite au mois d'avril dernier. Après 11 ans de gestion privée chahutée et trois vaines tentatives de restructuration, l'état catastrophique des comptes de la compagnie aérienne avait en effet obligé l'Etat italien à intervenir.
Jusqu'ici, l'actuelle majorité gouvernementale composée de la gauche et du Mouvement 5 étoiles n'avait cependant pas réussi à se mettre d'accord sur les contours de la nouvelle société, et surtout sur la répartition des fauteuils au sein du conseil d'administration.
Bruxelles menaçait de s'opposer au projet
Ce blocage plaçait le projet à la merci de l'Union européenne, qui menaçait de ne pas donner son autorisation au sauvetage de l'entreprise. L'avertissement de Bruxelles a finalement été pris au sérieux et les partis politiques ont trouvé un compromis.
Pour satisfaire tous les appétits, il a été décidé que le nombre de membres au conseil d'administration de la nouvelle Alitalia passerait de sept à neuf.
Flotte déjà divisée par deux
Créée en 1946, la compagnie nationale italienne avait rejoint en 2001 l'une des trois grandes alliances de compagnies aériennes, Sky Team (avec notamment Delta Air Lines, Air France et KLM). Elle comptait alors une flotte de près de 200 appareils.
Après plusieurs années de difficultés financières, la compagnie du Golfe Etihad Airways était entrée en 2014 au capital d'Alitalia à hauteur de 49%, mais sans parvenir à redresser le transporteur italien. Des rapprochements avec Lufthansa ou un rachat de l'entreprise par Delta Air Lines, EasyJet ou encore Ryanair ont ensuite été évoqués mais n'ont pas abouti.
>> Lire à ce sujet : Lufthansa et EasyJet manifestent leur intérêt pour le rachat d'actifs d'Alitalia et La compagnie Ryanair lance une offre non contraignante sur Alitalia
Alitalia exploite aujourd'hui un peu plus de 100 appareils, dont environ la moitié sont remisés en raison de la baisse de la demande liée à la pandémie de Covid-19.
Sujet radio: Eric Jozsef
Adaptation web: Vincent Cherpillod