"Laisser libre cours à un virus dangereux n'est pas une option", dit l'OMS ‒ Le suivi du Covid-19 dans le monde
La pandémie du Covid-19 a fait 1'077'849 morts dans le monde depuis son apparition en décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP lundi à 13 heures.
Plus de 37'575'650 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Parmi elles, au moins 25'963'400 personnes sont aujourd'hui considérées comme guéries.
>> La carte du SARS-CoV-2 dans le monde:
OMS ‒ Laisser le Covid-19 circuler librement "n'est pas une option"
"Jamais dans l'histoire de la santé publique, l'immunité collective n'a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C'est scientifiquement et éthiquement problématique", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse.
"Laisser libre cours à un virus dangereux, dont nous ne comprenons pas tout, est tout simplement contraire à l'éthique. Ce n'est pas une option", a-t-il insisté.
"La grande majorité des personnes dans la plupart des pays sont susceptibles de contracter ce virus. Les enquêtes de séroprévalence suggèrent que dans la plupart des pays, moins de 10% de la population a été infectée", a détaillé Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Doute sur la force et la durabilité de l'immunité
Il a également expliqué que le monde n'en savait pas assez sur l'immunité dont jouissent les personnes ayant contracté le Covid-19, en soulignant que certains individus ont nouvellement été infectés: "La plupart des personnes infectées par le virus développent une réponse immunitaire au cours des premières semaines, mais nous ne savons pas si cette réponse est forte ou durable, ni si elle diffère d'une personne à l'autre", a-t-il expliqué.
Il a souligné que le concept d'immunité collective est utilisé dans les campagnes de vaccination et il a rappelé que, pour la variole, il faut que 95% de la population soit vaccinée pour que les 5% restant soient protégés.
Pour la polio ce taux est de 80%.
VATICAN ‒ La garde suisse consignée après des cas positifs
Plusieurs gardes suisses du Vatican auraient été testés positifs au Covid-19, a appris la SSR. Conséquence: l'ensemble de l'effectif est consigné dans le quartier suisse. Les visites des familles et les permissions sont suspendues.
Tous les gardes vont être soumis à un test de dépistage dans la journée de lundi, a indiqué un officier de la garde. Le porte-parole du Vatican a annoncé que quatre gardes avaient été testés positifs ce week-end, un chiffre qui s'ajoute à trois autres signalés ces dernières semaines.
Les gardes ne sortent de leur caserne que pour assurer leur service de planton aux portes, masqués.
Ayant réduit ses apparitions publiques, le pape François n'aurait pas été exposé puisqu'il n'a plus de contacts rapprochés avec ses gardes.
AUTRICHE ‒ Manquements des autorités au Tyrol
Une commission d'experts chargée par la région du Tyrol de faire la lumière sur la propagation du coronavirus en mars a critiqué lundi la gestion du gouvernement autrichien, pointant aussi des manquements du côté des autorités locales.
L'annonce en conférence de presse par le chancelier Sebastian Kurz d'une mise en quarantaine de deux vallées a eu lieu de manière "impromptue et sans préparation", a déclaré le président de cette commission, Ronald Rohrer.
Le 13 mars, alors que le nombre des infections officiellement enregistrées augmentaient dans le Tyrol, le chef du gouvernement fédéral a décrété un confinement local, l'un des premiers en Europe. Les touristes, dont plusieurs milliers ont contracté le coronavirus, sont nombreux à affirmer avoir été infectés à ce moment-là.
La commission a également mis en cause le rôle des autorités locales.
Enquête judiciaire
Fin septembre, le parquet autrichien a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire contre quatre personnes soupçonnées d'avoir laissé se développer un foyer d'infection au coronavirus. Elles sont accusées "d'administration intentionnelle ou par négligence de maladie transmissible ayant porté atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'autrui".
Les autorités locales et régionales réfutent tout manquement.
INDE ‒ Des mesures pour relancer la consommation
L'Inde a annoncé lundi, avant le démarrage de la saison festive dans le pays, de nouvelles mesures dont des prêts aux fonctionnaires pour stimuler la consommation et relancer l'économie durement frappée par le coronavirus.
L'effet attendu de ces mesures pour stimuler la consommation et les investissements devrait globalement déboucher sur une demande additionnelle de 730 milliards de roupies (9,09 milliards de francs) au total d'ici la fin de l'année budgétaire fin mars, a assuré la ministre indienne des Finances Nirmala Sitharaman.
Pousser les Indiens à puiser dans leurs économies
Ces mesures comprennent un coup de pouce à la consommation d'environ 360 milliards de roupies (5 milliards de dollars, 4,2 milliards d'euros), dont des prêts pour les fonctionnaires et la possibilité de transformer en biens et services les primes de transport inutilisées à cause de la pandémie. Les dépenses seront effectuées par des moyens numériques auprès de commerces habilités et l'objectif est de pousser les Indiens à puiser dans leurs économies.
Parmi les mesures annoncées lundi figure également un prêt sur 50 ans, libre d'intérêts, de 1,6 milliard de dollars aux Etats pour construire d'ici mars des routes et infrastructures.
La Banque mondiale a récemment estimé que l'économie indienne allait se contracter de 9,6% cette année à cause du coronavirus. Un confinement strict imposé en mars est progressivement levé depuis juin.
L'Inde, deuxième pays au monde le plus touché par la pandémie en termes d'infections juste derrière les Etats-Unis, a franchi dimanche le seuil des 7 millions de cas de Covid-19.
CHINE ‒ Cas de coronavirus dans la ville de la Qingdao
La Chine mène depuis lundi une campagne massive de dépistage dans la ville côtière de Qingdao (ou Tsingtao), dont l'agglomération compte près de neuf millions d'habitants, après la découverte de six cas de Covid-19, ont indiqué les autorités sanitaires. Les personnes infectées semblent avoir un lien avec un hôpital qui traite des patients du Covid-19.
La Chine, dont le SARS-CoV-2 est originaire après son apparition à Wuhan fin 2019, a depuis plusieurs mois endigué l'épidémie sur son sol grâce à des contrôles stricts, au port du masque généralisé, aux mesures de confinement et aux applications de traçage. Seule une poignée de nouveaux cas sont recensés chaque jour, la quasi-totalité provenant de Chinois revenus de l'étranger et placés en quarantaine dès leur arrivée.
Toute la ville testée sous cinq jours
Les cas découverts dimanche à Qingdao sont toutefois d'origine locale et alimentent les craintes d'une résurgence de l'épidémie dans le pays le plus peuplé au monde. La découverte a entraîné dans la foulée le dépistage de quelque 143'000 personnes dans l'environnement élargi des personnes contaminées.
Le maire a ensuite annoncé une campagne massive de dépistage dans cinq districts de Qingdao "sous trois jours" et de la totalité de la ville "sous cinq jours". Les autorités n'ont cependant pas précisé combien de personnes seraient testées exactement.
Capitale de la bière en Chine
Ville brassicole et balnéaire, Qingdao est connue dans le monde entier grâce à sa célèbre bière Tsingtao, l'ancienne manière d'écrire le nom de la ville. La brasserie y a été créée sous la domination coloniale allemande (1898-1914).
Chaque année en été, de nombreux touristes s'y pressent à l'occasion de la fête de la bière, la plus importante manifestation du genre en Chine. Dans un pays globalement débarrassé du Covid-19, les amateurs de bières s'y étaient ainsi retrouvés en août, tombant les masques pour trinquer.
ÉTATS-UNIS ‒ La visibilité de Donald Trump dopée par le Covid-19
La contamination de Donald Trump a attiré une énorme attention sur la campagne du président américain. Après l'annonce du 2 octobre, il a en moyenne fait l'objet de plus de 100 millions de recherches par jour sur internet, soit 30 millions de plus qu'en septembre, selon une analyse de comportements réalisée à l'Université de Neuchâtel et à l'Institut pour la recherche appliquée en argumentation (IFAA) à Berne. Depuis l'invention du web, les chercheurs suisses n'avaient jamais mesuré un tel pic.
La présence sur internet constitue une condition importante pour être élu, précisent lundi les chercheurs, qui avaient prédit en 2016 la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton. Leurs recherches se basent sur 200 moteurs de recherche et réseaux sociaux. Dans le même temps, les Américains ont tapé 20 à 30 millions de fois "seulement" le nom de son adversaire démocrate Joe Biden.
Trump n'est plus contagieux", selon son médecin
Le médecin de Donald Trump a annoncé samedi dans un communiqué que le président américain n'était "plus considéré comme risquant de transmettre le virus à d'autres personnes" et qu'il pouvait cesser son isolement, sur la base des résultats d'un test PCR passé vendredi. Des tests ont montré qu'il n'y a "plus d'indice de réplication active du virus" et que la charge virale de Donald Trump "diminue", détaille encore le communiqué, qui ne dit toutefois pas que le chef de l'Etat n'est plus positif.
Il doit entamer dès lundi un marathon de déplacements dans trois Etats-clefs en trois jours, la Floride, la Pennsylvanie et l'Iowa, avec l'espoir de rattraper son retard sur Joe Biden dans les sondages d'ici l'élection du 3 novembre.
FRANCE ‒ Reconfinement pas exclu
Le Premier ministre français Jean Castex n'a pas exclu lundi d'ordonner des reconfinements localisés pour endiguer la deuxième vague de Covid-19. En revanche, il a indiqué qu'il fallait "éviter par tous les moyens" un reconfinement général dans l'ensemble du territoire.
Un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale doit se tenir dans la semaine. "Nous verrons quelles sont en ce début de semaine les données épidémiologiques pour voir s'il y a lieu d'aller plus loin", a poursuivi le chef du gouvernement français. Plusieurs médias, dont France Info et le Journal du dimanche, ont rapporté qu'Emmanuel Macron envisageait une possible intervention en milieu de semaine à la télévision.
Record de cas samedi
Après le record enregistré samedi, avec près de 27'000 personnes nouvellement positives lors des dernières 24 heures, 16'101 cas de contamination supplémentaires ont été enregistrés dimanche.
Après Paris, Aix-en-Provence, Marseille, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne et Lille, ce sera au tour de Toulouse et de Montpellier de passer mardi en zone d'alerte maximale en raison de la dégradation des indicateurs liés à l'épidémie de Covid-19.
ROYAUME-UNI ‒ Nouveau système avec trois niveaux d'alerte
Face à la recrudescence des cas de Covid-19, le Royaume-Uni – pays le plus durement touché d'Europe avec plus de 42'800 morts – se prépare à durcir ses mesures de lutte contre le virus, après avoir enregistré dimanche près de 13'000 nouveaux cas.
Boris Johnson doit ainsi annoncer lundi après-midi un nouveau système avec trois niveaux d'alerte qui déterminera les mesures à appliquer dans les régions anglaises, en fonction de la propagation du SARS-CoV-2.
"C'est un moment critique et il est absolument vital que chacun suive les directives claires que nous avons données pour aider à contenir le virus", a déclaré un porte-parole de Downing Street.
Les autorités britanniques ont également annoncé lundi fermer les pubs à Liverpool et réactiver trois hôpitaux de campagne mis en place au printemps.
Avec plus de 42'800 morts, sans équivalent en Europe, et près de 618'000 cas positifs, le Royaume-Uni est confronté à une nouvelle vague de contaminations touchant maintenant l'ensemble de son territoire et toutes ses classes d'âge.
CORÉE DU SUD ‒ Distanciation sociale assouplie
Face à la baisse du nombre de contaminations au Covid-19 ces dernières semaines, la Corée du Sud va assouplir certaines règles de distanciation sociale à partir de lundi, en permettant notamment aux bars de nuit de rouvrir et aux événements sportifs de reprendre avec du public.
Le nombre de nouveaux cas recensés chaque jour se situe dans une fourchette à deux chiffres depuis deux semaines, contre 440 en août après des foyers de contamination dans une église et un rassemblement politique, ce qui avait conduit le gouvernement à annoncer des restrictions sur les rassemblements et certaines activités économiques.
RTSinfo avec les agences