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Bali va devoir jouer les prolongations

La Conférence de Bali sur le climat suscite les interrogations
La conférence de Bali se doit de conclure sur un accord
Les négociateurs à la conférence de Bali étaient engagés vendredi dans un marathon nocturne. Objectif: surmonter leurs divergences et arracher un accord sur le futur régime de lutte contre le réchauffement climatique.

Etant donné la pression internationale accumulée en 2007 avec la
publication du rapport des experts sur le climat (Giec), lauréat du
prix Nobel de la paix avec l'ancien vice-président américain Al
Gore, chacun faisait valoir qu'il serait inconcevable de sortir
sans accord.

La veille, le prix Nobel de la paix Al Gore avait appelé la
communauté internationale à avancer vers un accord en mettant entre
parenthèses les points rejetés par les Etats-Unis.



Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a d'ailleurs annoncé
son retour samedi matin à Bali pour «rencontrer les délégations».
Celles-ci, dont la délégation helvétique emmenée par Moritz
Leuenberger, continuaient après 23h30 locales (15h30 suisses) leurs
discussions en groupes de travail, prévues pour durer au moins
jusqu'à samedi matin.

«Progrès significatifs»

Le plus haut responsable du climat aux Nations Unies, Yvo de
Boer, avait fait état peu avant de «progrès significatifs» dans les
négociations, tout en ajoutant que beaucoup restait à faire.
L'objectif principal de la réunion de Bali est de tracer une
feuille de route de négociations, que les ONG veulent ambitieuse,
afin de prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto, seul outil
international pour freiner les émissions des gaz à effet de serre,
responsables du réchauffement.



«Nous avons fait des progrès significatifs dans les discussions
sur les efforts (visant à réduire les émissions de CO2) des pays
industrialisés, nous continuons sur ceux des pays en développement.
Ensuite nous passerons au préambule» du texte final, a déclaré Yvo
de Boer, secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU sur les
changements climatiques (CNUCC) dont la conférence annuelle devait
s'achever vendredi à Bali.

Sauver l'idéal de Kyoto

Réalisme politique aidant, les délégués les plus fermes
commençaient d'insister sur l'importance suprême de «sauver»
l'idéal de Kyoto et de ne pas «interrompre le processus», même au
prix de fortes concessions en faveur des Etats-Unis, hostiles à
tout chiffre qui «préjugerait» d'engagements futurs, selon leur
délégation.



Rien n'est acquis tant que tout n'est pas acquis», a-t-il noté en
refusant de donner des indications sur l'heure à laquelle les
discussions seraient closes. Selon lui, les discussions
«certainement pas bloquées», étaient «sur le point d'aboutir». Le
ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel et le
négociateur américain Harlan Watson ont tous deux affirmé leur
confiance sur l'issue de la conférence.



agences/het

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Objectifs chiffrés

La plupart des paragraphes opérationnels de la déclaration finale avaient été adoptés vendredi soir par les ministres de l'Environnement présents.

Le principal point d'achoppement portait sur le préambule du texte et la mention, ou pas, comme «ligne directrice», d'une baisse de 25 à 40% d'ici 2020 des émissions des gaz à effet de serre dans les pays développés.

Cette clause préconisée par les experts du Giec, mais jamais envisagée comme un objectif, suscitait l'opposition des Etats-Unis, à la tête d'un petit groupe de pays industrialisés dont le Canada et l'Australie.

Pour sortir de l'impasse, la présidence indonésienne a soumis une proposition alternative suggérant que les émissions «culminent d'ici à 10 à 15 ans pour être ensuite réduites de plus de 50% en 2050 par rapport à leur niveau de 2000.»