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Libye-USA: rapprochement historique

Washington compte rouvrir une ambassade à Tripoli.
Washington compte rouvrir une ambassade à Tripoli.
Les Etats-Unis et la Libye ont pris acte d'un tournant dans leurs relations avec la visite vendredi de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice dans un pays longtemps considéré comme paria par Washington.

Condoleezza Rice est le plus haut responsable américain à s'être
rendu à Tripoli depuis plus d'un demi-siècle. La secrétaire d'Etat
américaine a rencontré Mouammar Kadhafi dans un salon d'apparat à
Tripoli, où la fille adoptive de Kadhafi avait été tuée dans un
bombardement américain en 1986 sous l'administration du président
Ronald Reagan.

A l'issue de cette rencontre, la cheffe de la diplomatie
américaine a déclaré : "Notre relation évolue dans la bonne
direction depuis un bon nombre d'années, et je crois que ce soir
nous ouvrons une nouvelle phase."



"Le chemin est encore long mais je crois que cela démontre que les
Etats-Unis n'ont pas d'ennemi permanent", avait-elle déclaré dans
l'avion qui l'amenait en Libye. "La Libye a changé, les Américains
ont changé, le monde a changé" a constaté quant à lui le ministre
des Affaires étrangères libyen Abdel-Rahman Shalgam.

Une première depuis 55 ans

Il s'agissait de la première visite en Libye d'un secrétaire
d'Etat américain depuis celle de John Foster Dulles en 1953.
Condoleezza Rice est également le plus haut responsable américain à
se rendre à Tripoli depuis Richard Nixon, alors vice-président, en
1957.



Le 14 août, la Libye et les Etats-Unis avaient signé à Tripoli un
accord de règlement de toutes les poursuites pour terrorisme
engagées entre les deux pays, ouvrant ainsi la voie au
rétablissement de relations diplomatiques complètes et à
l'ouverture d'une ambassade américaine à Tripoli d'ici la fin de
l'année.



Condoleezza Rice a entamé à Tripoli une tournée dans quatre pays
d'Afrique du Nord qui la mènera ensuite en Tunisie, en Algérie et
au Maroc.



agences/jeh

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Plaintes et contre-plaintes

Vingt-six procès avaient été intentés par des ressortissants américains contre la Libye à la suite d'attentats.

En 1988, l'explosion d'un appareil de la Pan Am au-dessus de Lockerbie (Ecosse) avait fait 270 morts, dont 189 Américains.

En 1986 c'est dans une discothèque berlinoise que deux Américains avaient perdu la vie.

En 1989, 170 personnes, dont des Américains, perdaient la vie lors d'un attentat sur un DC-10 d'UTA.

Trois plaintes libyennes contre le gouvernement américain étaient également en cours.

La principale était liée aux frappes aériennes américaines sur Tripoli et Benghazi en 1986 qui avaient tué 41 personnes, dont la fille adoptive de Mouammar Kadhafi.

Armes de destruction massive en jeu

La normalisation des relations entre Washington et Tripoli a été entamée fin 2003 avec l'annonce-surprise par le colonel Kadhafi que la Libye renonçait à son programme d'armes de destruction massive.

Les relations diplomatiques, suspendues depuis 1980, étaient ensuite rétablies.