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L'UE adopte des critères communs pour les restrictions aux voyageurs

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) mettra à jour la carte commune des pays européens par couleurs en fonction des taux de contamination au Covid-19. [https://reopen.europa.eu]
L'UE s'accorde sur les restrictions de voyages. / La Matinale / 1 min. / le 14 octobre 2020
Les pays de l'UE ont adopté mardi des critères communs pour les restrictions de voyage au sein de l'Union dans une tentative de mettre fin à la cacophonie engendrée par la pandémie de Covid-19.

Voyager au sein de l'Union européenne est devenu un vrai casse-tête depuis l’arrivée du coronavirus au printemps dernier. Entre quarantaines obligatoires et tests de dépistage, la pagaille subsiste sur les différentes restrictions adoptées par chaque pays.

Pour permettre d’y voir plus clair, l’Union européenne a adopté mardi un protocole. Chaque semaine, chaque Etat membre fournit au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ses données dans trois secteurs:

  • le nombre de nouveaux cas pour 100'000 habitants au cours des 14 derniers jours

  • le nombre de tests de dépistage pour 100'000 habitants effectués au cours de la semaine écoulée

  • le pourcentage de tests de dépistage positifs effectués au cours de la semaine écoulée

Sur la base de ces chiffres, l'agence de santé publie une carte commune, nommée "Reopen EU", avec un code couleurs en fonction de l’ampleur de l’épidémie: gris, vert, orange, rouge.

Les recommandations quant aux restrictions ne sont pas contraignantes. Ainsi, chaque Etat reste maître de sa politique, comme l’imposition d’un test ou d’une quarantaine. Avec un encouragement à choisir le test, moins dissuasif.

Les voyageurs exerçant un certain nombre de fonctions jugées essentielles devraient être exemptés de quarantaine. La mise en place d'un formulaire européen unique à remplir par les voyageurs est par ailleurs prévue.

Pour éviter les mauvaises surprises, les Etats sont encouragés à annoncer avec 48 heures d’avance les mesures restreignant les déplacements aux pays affectés. Le public devra également être averti 24 heures à l'avance.

Même si le progrès est mince, l’UE espère réduire le flou. Quant à la Suisse, elle reste tache blanche sur la carte. En l’absence d’accord sur la santé, elle n’a pas été invitée à son élaboration.

Plus de 6,5 millions de cas de Covid-19 et plus de 240'000 morts ont été signalés en Europe, selon des chiffres de l'AFP. Le continent connaît un rebond de la propagation du coronavirus, que les pays tentent d'endiguer en durcissant à nouveau les mesures (restrictions des contacts, fermetures de bars, restaurants, couvre-feu, confinements localisés.)

Alain Franco / Mouna Hussain / afp

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Secteur aérien inquiet

L'accord a été sévèrement critiqué par le secteur aérien, qui y voit un "échec" mettant en "danger des millions d'emplois".

L'Association Airlines for Europe (A4E), qui regroupe les principales compagnies européennes, l'Association internationale du transport aérien (Iata) et l'association des aéroports européens, ACI Europe, fustigent notamment le fait que les mesures de quarantaine ne soient pas abandonnées au profit des tests pour les voyageurs en provenance de zones à risque.

Le secteur, plongé dans la crise par la pandémie, se plaint depuis des mois des mesures en patchwork prises par les pays européens qui sapent la libre circulation dans l'Union.