"Nos équipes travaillent sans relâche pour enquêter sur cette activité et prendront des mesures conformément aux règlements de Twitter si les tweets sont en infraction", a déclaré mardi un porte-parole du groupe basé à San Francisco.
Darren Linvill, un professeur de l'université de Clemson, spécialiste de la désinformation sur les réseaux sociaux, a publié sur Twitter des exemples de ces faux comptes.
"Oui JE SUIS NOIR ET JE VOTE POUR TRUMP ! Les gauchos ne vont pas aimer mais je m'en fous !!!", tweetait par exemple le profil de "Ted Katya" le 17 septembre, à grand renfort d'émojis. Ce tweet a été partagé plus de 6000 fois et "liké" plus de 16'000.
Dizaine de milliers d'abonnés
"La plupart de ces comptes "utilisaient des photos de vrais Américains sur leur profil. Plusieurs étaient suivis par des dizaines de milliers d'abonnés", expose Darren Linvill. Twitter a suspendu les profils identifiés parce qu'ils trompent les utilisateurs sur leurs intentions et leur identité, et manipulent ainsi le débat public.
L'entreprise interdit d'utiliser sa plateforme "pour amplifier artificiellement ou supprimer des informations, ou adopter un comportement qui manipule ou perturbe les expériences des personnes sur Twitter", indique une règle publiée en septembre.
Réseaux sociaux mobilisés
Les réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, sont mobilisés à l'approche de l'élection présidentielle du 3 novembre, pour montrer qu'ils ont tiré les leçons des scandales de 2016, quand des campagnes de désinformation massive avaient été menées depuis l'étranger, notamment la Russie, pour influencer les électeurs.
Les plateformes ont beaucoup progressé en termes de démantèlement des opérations de grande ampleur, mais font désormais face à une multitude de tentatives à plus petite échelle, de la dissémination de fausses informations aux faux comptes d'apparence crédibles, comme ceux suspendus mardi.
Les acteurs derrière ce genre de campagne utilisent souvent des thèmes liés à l'actualité, qui passionnent l'opinion publique, comme la pandémie ou les mouvements Black Lives Matter ("Les vies noires comptent"), pour attirer rapidement le plus possible de personnes.
afp/jpr