Alors que 95% des bulletins avaient été comptés, les travaillistes étaient en tête avec 49% des suffrages, ce qui selon les projections lui permettrait de contrôler 64 des 120 sièges du Parlement.
Jamais un parti néo-zélandais n'est parvenu à avoir la majorité absolue depuis la réforme du système électoral en 1996, ce qui fait que tous les Premiers ministres qui se sont depuis lors succédé ont dû gouverner en coalition.
"Accélérer notre réponse"
"Merci à toutes ces personnes qui nous ont donné leur voix, qui nous ont fait confiance pour continuer à piloter la relance de la Nouvelle-Zélande", a déclaré Mme Ardern aux militants travaillistes en liesse.
"Après ce résultat, nous avons un mandat pour accélérer notre réponse et la relance, et nous commencerons demain", a-t-elle dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur ses réformes en matière sociale et environnementale.
L'opposition reconnaît sa défaite
Avant même les résultats définitifs, la cheffe de l'opposition conservatrice a publiquement concédé sa défaite.
"Félicitations à la Première ministre Jacinda Ardern, à qui j'ai téléphoné, parce que ce sont, je crois, des résultats extraordinaires pour le Parti travailliste", a déclaré la cheffe de file du Parti national, Judith Collins.
Sa formation n'était créditée que de 27% des voix, un score qui ne lui donnerait que 35 sièges au Parlement, soit son pire résultat depuis 2002. Il s'agirait en revanche pour les travaillistes du meilleur résultat électoral depuis 1946, qui dépasse les prévisions des instituts de sondage.
Bilan Covid solide
Au pouvoir depuis 2017, Jacinda Ardern, qui a eu 40 ans cet été, avait surnommé le scrutin les "élections du Covid", axant à fond sa campagne sur son bilan très solide dans la lutte contre la pandémie.
La Nouvelle-Zélande - cinq millions d'habitants - a enregistré 25 décès dus au coronavirus et la stratégie du gouvernement a été saluée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Jacinda Ardern a aussi maintes fois insisté sur la nécessité de "se serrer les coudes dans les périodes incertaines", une façon de rappeler que la seconde moitié de son mandat a été marquée par une succession de crises sans précédent dans l'archipel.
Force de caractère
La force de caractère de la Première ministre a notamment été éprouvée en mars 2019 lors de la pire attaque terroriste perpétrée de l'histoire néo-zélandaise, quand un suprémaciste blanc a froidement abattu 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch (Sud).
Jacinda Ardern avait alors impressionné par son attitude, sa compassion vis-à-vis des victimes, et sa réaction politique très vive, notamment sur la question du contrôle des armes et sur celle de la nécessité de pousser les réseaux sociaux à sévir contre la propagation des discours de haine.
A ce drame, avait succédé une éruption volcanique qui a fait 21 morts en décembre et, cette année, la pandémie.
Les électeurs étaient aussi invités à se prononcer sur deux référendums, le premier sur l'usage du cannabis à des fins récréatives, le second sur l'euthanasie. Les résultats de ces consultations ne sont pas attendus avant le 30 octobre.
afp/nr