Cette action de protestation est la première d'ampleur depuis l'ultimatum fixé à Alexandre Loukachenko, arrivé au pouvoir en 1994, par la figure de proue de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie. Elle a donné au président jusqu'au 25 octobre pour se retirer, sans quoi elle appellera le pays à descendre dans la rue et à une grève générale.
Contrairement aux rassemblements précédents, les manifestants ont choisi dimanche de ne pas défiler dans le centre de Minsk mais sur une artère du sud de la capitale, où sont situées de nombreuses usines. Ils ont scandé "Grève!" et des slogans anti-Loukachenko et anti-police.
"Jusqu'à présent, plus de 100 personnes ont été arrêtées à Minsk", a indiqué à l'AFP la porte-parole du ministère biélorusse de l'Intérieur. Le président de 66 ans, sous une pression inédite depuis l'élection présidentielle controversée du 9 août, n'a montré aucune intention de se plier aux revendications de ses détracteurs, au contraire.
Menace de tirs à balles réelles
Toutes les figures de l'opposition biélorusse sont aujourd'hui détenues ou en exil à l'étranger. Lundi, le ministère de l'Intérieur a averti que la police n'hésitera pas désormais à recourir "si nécessaire" aux tirs à balles réelles, ce qui constituerait une escalade sérieuse de la crise.
Dans son ultimatum fixé au 25 octobre, l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa a, outre la démission d' Alexandre Loukachenko, réclamé la fin des pressions policières et la libération de tous les "prisonniers politiques".
Dans un autre message diffusé dimanche, elle a appelé ses concitoyens à "continuer d'exprimer nos revendications de manière pacifique et résolue".
afp/nr