Publié

Révolution culturelle à Cuba, qui se dote d'une loi sur le bien-être animal

RTSreligion - A Cuba, la cause animale l'emporte face aux cultes sataniques
RTSreligion (vidéo) - A Cuba, la cause animale l'emporte face aux cultes sataniques / RTSreligion / 2 min. / le 22 octobre 2020
Cuba va se doter le mois prochain d’une loi sur le bien-être animal. Il s’agit d’une révolution culturelle dans un pays où les animaux abandonnés pullulent. Ce changement sociétal concerne également les combats entre animaux et les rites de l'influente religion locale, la santeria.

L’émergence d’une classe moyenne active entraîne des changements à Cuba. L’accès aux biens privés par une partie de la population génère également une approche nouvelle vis-à-vis du bien-être animal. A La Havane, il existe désormais une dizaine de salons de toilettage pour chiens.

Témoin de cette évolution des mentalités, la législation sur les animaux. Le mois prochain, une nouvelle loi garantissant leur intégrité physique et mentale sera promulguée. Le texte prévoit des amendes, voire des peines de prison, à l'encontre des personnes responsables de mauvais traitements, d’abus ou d’actes de cruauté envers les bêtes.

La santeria, survivance de l’esclavagisme

A Cuba, les animaux abandonnés pullulent. Les combats à mort entre des coqs ou des chiens font également partie des traditions de l’île. Mais ces combats sanglants révulsent les défenseurs des animaux.

Et il existe un autre adversaire manifeste de la loi en préparation: la santeria, une religion locale dont les rituels comprennent des sacrifices d’animaux.

Cette religion syncrétique, issue des Yorubas du Nigeria, est arrivée à Cuba avec l’esclavage. Combattue par le clergé catholique, elle a survécu à l'athéisme communiste imposé par les révolutionnaires cubains. Le sacrifice animal constitue un élément central de la santeria. Par un processus magico-religieux, un pigeon, une poule, une tortue ou un chevreau est sacrifié pour se mettre en communication avec les esprits dans les cas d'amours déçus, de perte d’emploi ou de maladie. Le rituel exécuté par un prêtre santériste consiste à sectionner la carotide de l’animal, pour en faire gicler le sang.

Garantir le bien-être animal

Le nom de santeria a été donné aux tenants de cette religion par les colons espagnols, en référence méprisante au mot espagnol santo (saint). En effet, les esclaves africains ont dissimulé leurs pratiques ancestrales derrière la dévotion aux saints catholiques. Ils donnaient ainsi l’illusion aux conquistadors d’avoir adopté leur religion.

La nouvelle législation en préparation à Cuba aura sans doute des conséquences sur les sacrifices d’animaux de la santeria, ancrés dans la culture cubaine. Il s’agit avant tout de garantir le bien-être des animaux utilisés dans ces rites religieux et de les tuer le plus rapidement possible, pour leur épargner le stress. De fait, Cuba s’apprête à vivre une révolution culturelle, en mariant la tradition et la modernité sur fond de santeria.

Bernard Litzler/gma

Publié