L'identité de ce djihadiste n'a pas été établie à ce stade, a-t-on ajouté de même source. Selon le journal Le Parisien, cette personne localisée grâce à son adresse IP serait basée à Idleb, dernier bastion rebelle et djihadiste en Syrie.
Le meurtrier, un réfugié d'origine russe tchétchène, avait envoyé vendredi sur les réseaux sociaux un message audio en russe hésitant après avoir posté la photo du professeur d'histoire décapité à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines).
"Vengé le prophète"
Dans ce message ponctué d'épithètes coraniques, qui a été authentifié par les enquêteurs, l'assaillant est essoufflé. Il explique avoir "vengé le prophète", en reprochant au professeur de l'avoir "montré de manière insultante".
L'enseignant avait montré des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression. "Frères, priez pour qu'Allah m'accepte en martyr", dit le meurtrier, selon une traduction de l'afp.
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Une vidéo et deux tweets
Ce message a été relayé dans une vidéo diffusée sur Instagram, notamment. Il était accompagné des deux tweets du meurtrier (dont l'un était la photo de la victime) dans lesquels il reconnaissait avoir tué Samuel Paty.
Il contient aussi deux mots en russe faisant référence à l'organisation Etat islamique. L'auteur avait été abattu peu après par la police. L'enquête a mis au jour sa radicalisation rapide.
Sept personnes ont été inculpées, dont six pour "complicité d'assassinat terroriste".
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afp/jpr
Syndicats réunis, "Grenelle de l'éducation"
Auditionné devant le Sénat jeudi matin, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a indiqué que le rapport commandé auprès de l'Inspection générale de l'Education nationale pour établir l'enchaînement des faits au collège de Conflans-Sainte-Honorine devrait lui être remis "en début de semaine prochaine".
Cette intervention était précédée d'une rencontre dans la matinée avec les syndicats enseignants pour évoquer la journée du 2 novembre, qui correspondra à la rentrée après les vacances de la Toussaint. Interrogé sur le contenu de cette journée, Jean-Michel Blanquer a d'ores et déjà demandé à "tous les élus de la République, les conseillers municipaux, les maires, les sénateurs, d'être présents auprès des professeurs le jour de cette rentrée".
Dans l'après-midi, le lancement d'un "Grenelle de l'éducation" devait mettre davantage les professeurs "au centre de la société" après cet assassinat qui a remis en lumière le difficile métier d'enseignant. Censé durer trois mois, il doit notamment déboucher sur une augmentation des salaires des enseignants ou encore sur des mesures de protection supplémentaires.
Un maire de la banlieue de Lyon menacé d'être décapité
Des inscriptions menaçant de décapitation le maire de Bron Jérémie Bréaud ont été découvertes jeudi dans trois lieux différents d'un même quartier de cette commune de l'agglomération lyonnaise, a indiqué l'élu LR à l'AFP. Ces tags "Jérémy Breaud on va te décapité !" (sic) et "nik la mumu", en référence à la police municipale, ont été inscrits sur une palissade ou encore sur la médiathèque de la ville, moins d'une semaine après l'assassinat par décapitation d'un professeur d'histoire à Conflans-Sainte-Honorine.
Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'à sa demande, le préfet allait "saisir la Justice et prévoir une protection de l'élu. Soutien à ce maire, comme à tous les élus victimes de menaces", a déclaré Gérald Darmanin sur Twitter. "Ma première réaction, c'est un sentiment de stupéfaction et d'effarement", a déclaré Jérémie Bréaud, joint par téléphone. Mais "je n'ai pas peur et je ne cèderai rien", a ajouté le maire, élu cette année "sur la thématique de la sécurité publique", précise-t-il.
A la suite de troubles lors d'un récent mariage à Bron, en particulier des rodéos en grosses cylindrées, Jérémie Bréaud avait décidé de restreindre la cérémonie aux deux mariés, parents et témoins, s'attirant des insultes.
"A Bron, nous avons augmenté les effectifs de la police municipale de 70%, renforcé la vidéoprotection... on lutte contre le trafic de drogue... Je pense qu'on dérange". "On voit qu'on a un ennemi qu'on identifie maintenant, l'islam radical", a-t-il par ailleurs estimé avant d'ajouter "quand on s'attaque aux élus, mais aussi aux pompiers, à la police, c'est la République qu'on attaque".
L'Association des maires de France (AMF) a pour sa part dénoncé "une menace intolérable".
afp/jpr