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Otages des FARC: pas de remise vendredi

Le petit-fils de Clara Rojas est bel et bien en liberté à Bogota
L'attente se prolonge pour la mère de Clara Rojas
Nouvelle déception pour les proches des otages des FARC en Colombie. Ceux-ci ne seront pas remis vendredi comme prévu pour "des raisons de sécurité", a annoncé le CICR. La première phase de l'opération a elle commencé.

La seconde phase de l'opération (à savoir la récupération des
otages dans un endroit tenu secret par la guérilla) ne peut pas
encore se faire. Le CICR n'effectue pas d'opérations de nuit, pour
des raisons de sécurité, a indiqué la responsable de la délégation
du Comité international de la Croix-Rouge en Colombie, au cours
d'une conférence de presse à Bogota.

Importante délégation

La première partie de l'opération a elle commencé comme prévu.
Le Venezuela a envoyé plusieurs hélicoptères vers la Colombie sous
l'égide de la Croix-Rouge et d'une délégation internationale, afin
de récupérer trois otages des FARC: Clara Rojas, proche
collaboratrice de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt enlevée
comme elle en février 2002, son jeune fils Emmanuel, et
l'ex-parlementaire Consuelo Gonzalez de Perdomo



La délégation internationale, est composée de membres de huit pays
(Argentine, Bolivie, Brésil, Cuba, France, Equateur, Suisse et
Colombie). L'émissaire argentin est l'ex-président Nestor Kirchner.
Plusieurs membres du CICR sont aussi du voyage.

Deux temps

Cette caravane humanitaire est arrivée dans la localité
colombienne de Villavicencio (centre) vers 23h vendredi soir.



Dans un deuxième temps, des hélicoptères iront récupérer les
otages, qui seront remis par la guérilla dans un lieu tenu secret.
Le CICR a précisé ne pas être en mesure de fixer l'heure et la date
de cette seconde phase.



La Colombie a annoncé avoir autorisé le survol de son territoire
aux appareils vénézuéliens jusqu'à dimanche minuit, heure à
laquelle la mission devra être achevée.

Opération délicate

La mission pourrait prendre du temps en raison de la difficulté
du terrain et des conditions météo incertaines dans le secteur où
les FARC gardent leurs otages. Elle n'est pas sans risque car elle
doit se dérouler dans une zone de conflit entre la guérilla
marxiste, l'armée régulière colombienne et les groupes
paramilitaires d'extrême-droite, liés au pouvoir.



Si l'opération aboutit, c'est la première fois depuis plus de cinq
ans que les FARC relâcheraient de manière unilatérale des otages
dits "politiques". Le mouvement rebelle a exigé de remettre ces
trois prisonniers aux autorités vénézuéliennes, car le gouvernement
colombien se refuse à négocier avec "les terroristes" des FARC.

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Le destin de Clara Rojas

Clara Rojas, qui doit être libérée par les FARC, est la seconde otage emblématique des FARC avec Ingrid Betancourt, avec laquelle elle a été enlevée le 23 février 2002.

Cette avocate de Bogota âgée de 44 ans dirigeait la campagne de l'ex-candidate écologiste à la présidentielle, lorsque les deux femmes ont été capturées à 600 de Bogota, dans une zone rebelle, où elles s'étaient rendues malgré l'avertissement des autorités.

Quelques heures plus tard, la guérilla marxiste veut la relâcher mais elle refuse catégoriquement par solidarité avec son amie.

En 2006, les révélations d'un journaliste colombien font l'effet d'une bombe, dévoilant l'existence d'Emmanuel, un bébé de trois ans, conçu par Clara Rojas lors d'une relation consentie avec l'un de ses geôliers.

Du père de l'enfant, simple guérillero de base, on sait peu de chose, sinon qu'il fut envoyé au front, après avoir échappé de peu à la peine capitale, lors d'un conseil des Farc qui interdisent ce type de rapport avec les otages.

La Suisse engagée

La Suisse avait été invitée à participer à l'opération selon le DFAE. Un représentant suisse devait accompagner la délégation internationale.

Le porte-parole du DFAE a précisé vendredi que les autorités vénézuéliennes était à l'origine de cette invitation.

"La Suisse agit dans la discrétion pour obtenir la libération des otages et de tous ceux qui continuent d'être privés de liberté", a expliqué le porte-parole.

Le DFAE rappelle que la Suisse s'engage depuis cinq ans, aux côtés de la France et de l'Espagne, pour faciliter une solution humanitaire du conflit en Colombie.